Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Primaire PS: le camp Peillon prédit une “surprise” dimanche
Par Public Sénat
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"Il y aura une surprise Peillon dimanche, nous en sommes persuadés", a déclaré mercredi Patrick Bloche, son directeur de campagne à la primaire organisée par le Parti socialiste.
"Nous constatons une dynamique dans une campagne éclair qui porte ses fruits dans la dernière ligne droite", a-t-il expliqué devant la presse, mentionnant notamment des évolutions significatives de l'intérêt sur internet et les réseaux sociaux, associées à la diffusion d'un million de tracts et à la récolte de nouveaux soutiens comme celui de Julien Dray, un proche de François Hollande.
"Début décembre, je faisais partie de ceux qui l'ont rejoint avec l'idée d'une évidence Vincent Peillon parce qu'il a la principale vertu de pouvoir rassembler toute la gauche et d'occuper l'espace politique laissé par François Hollande", a détaillé M. Bloche, ajoutant : "cette évidence Peillon, nous en sommes persuadés, va être pour vous dimanche une surprise Peillon".
Pour le député de Paris, les potentiels électeurs de la primaire du 22 et 29 janvier, sont "entrés dans cette primaire il y a six jours seulement", lors du premier débat télévisé. "Ils sont maintenant en train de décider pour qui ils vont voter", a-t-il anticipé, rappelant que "l'enjeu essentiel sera le niveau de mobilisation".
Ne modérant pas ses piques à l'égard de Manuel Valls, présenté, comme M. Peillon, comme un "candidat de la gauche de gouvernement" face à "deux candidats de la gauche frondeuse", Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, M. Bloche a assuré ne pas avoir "l'impression qu'il ait une campagne aussi dynamique".
Quant à la candidature d'Emmanuel Macron, qui s'installe en tête des candidats de gauche dans les enquêtes sur les intentions de vote, il a évacué la question, en rappelant avoir vu dans sa carrière "des bulles politico-médiatiques qui ont pu se dégonfler en février-mars".
Dans l'hypothèse d'une victoire de Vincent Peillon à la primaire, il a donc fixé à "mi-mars" le moment de prendre éventuellement une décision de "responsabilité". M. Bloche a précisé ses propos par la suite en assurant que cette décision de "responsabilité" n'était pas synonyme de retrait face à M. Macron, si ce dernier fait toujours la course en tête. Il a lui-même prévenu ne "pas croire à la poursuite d'une progression linéaire" de la campagne de l'ancien ministre de l’Économie.
En attendant, M. Peillon tiendra vendredi soir à Paris un meeting de fin de campagne, au cours duquel la maire de la capitale Anne Hidalgo fera une intervention.