Primaire : second tour difficile pour Valls, Hamon bien placé

Primaire : second tour difficile pour Valls, Hamon bien placé

Manuel Valls manque de réserves de voix pour le second tour face à Benoît Hamon, qui profite du soutien d’Arnaud Montebourg. Les résultats du premier tour de la primaire, s’ils se confirment, feraient le jeu d’Emmanuel Macron, moins celui de Jean-Luc Mélenchon…
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Manuel Valls avait refusé de se présenter en favori, depuis le début de la campagne. Une stratégie sûrement. Reste que les faits lui donnent raison. Au soir du premier tour de la primaire de la Belle alliance populaire, les résultats annoncent un second tour pour le moins difficile pour Manuel Valls. L’ex-premier ministre manque cruellement de voix.

Selon les résultats issus de plus du tiers des bureaux de vote, Benoît Hamon arrive en tête avec 36,12% des voix, suivi de Manuel Valls avec 31,24%. Arnaud Montebourg, qui pouvait espérer se retrouver au second tour, manque largement le coche, avec 17,69%. Vincent Peillon est à 6,82%.

Arithmétique électorale

Si l’arithmétique électorale ne fait pas une élection, Benoît Hamon peut sans difficulté espérer bénéficier d’un bon report de voix des électeurs d’Arnaud Montebourg. Les deux se sont disputés la gauche du Parti socialiste. Avec un socle d’environ 66% des voix, on voit mal comment il pourrait échouer au second tour. D’autant qu’Arnaud Montebourg a annoncé qu’il votera Hamon, « un impératif pour l’avenir de la gauche et de la France ». Regardez :

REPLAY. Arnaud Montebourg appelle à voter Benoît Hamon
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Si une partie des 6,82% des électeurs de Vincent Peillon ou même des 3,81% des électeurs de François de Rugy pourraient se tourner vers Manuel Valls, l’ancien premier ministre aura du mal à rattraper son retard. Et ce n’est pas l’appel à voter pour lui de la candidate du PRG Silvia Pinel (2%) qui devrait changer quelque chose.

Valls n’a pas réussi son pari

Manuel Valls n’a pas réussi son pari. Après le retrait de François Hollande, pour lequel il n’est pas étranger, avaient accusé certains hollandais, il s’est lancé dans l’aventure. Mais en début de campagne, sa stratégie de recentrage à gauche, symbolisée par sa volonté de supprimer le 49.3, a pu paraître mal comprise. Manuel a refait du Valls en fin de campagne, mais il était sûrement trop tard. C’est aussi la malédiction de Matignon. Ou la difficulté de se présenter après avoir été au pouvoir. Sans oublier la volonté de renouvellement. Seul espoir pour Manuel Valls : une forte mobilisation pour le second tour. C’est le sens de son appel à voter dimanche soir. Regardez :

REPLAY. Manuel Valls : « Pour le deuxième tour, rien n’est écrit »
11:06

Hamon revient de loin

Benoît Hamon revient de loin. En se déclarant candidat fin août, il semblait moins à même qu’Arnaud Montebourg de mettre à mal François Hollande, qui était encore en course. Mais l’ancien ministre de l’Education nationale a petit à petit remonté son retard. Dans une campagne extrêmement courte, calée sur le calendrier de François Hollande, il a réussi à imposer dans le débat une idée : le revenu universel. Utopique pour Manuel Valls, cette idée a su mobiliser une partie de la gauche. Ce sera « son projet de société contre mon projet de société » comme a dit Benoît Hamon dimanche soir. Une gauche contre une autre, une gauche coupée en deux. Beaucoup ont estimé que Benoît Hamon jouait le coup d’après, c'est-à-dire prendre la tête du PS. Mais pour l’heure, il pourrait bien jouer l’élection présidentielle.

REPLAY. Benoit Hamon "J'entends bien être à la hauteur de cet engagement"
05:41

Macron heureux, Mélenchon moins…

Les résultats de ce soir pourraient aussi faire un heureux : c’est Emmanuel Macron. Le candidat d’En marche ! aurait tout intérêt à une défaite de Manuel Valls, qui viendrait concurrencer sa ligne d’une gauche sociale-libérale. La volonté de ne pas laisser le champ libre à Emmanuel Macron a d’ailleurs été l’une des motivations de l’ex-premier ministre pour se lancer dans la course. Avec un Benoît Hamon candidat, Emmanuel Macron pourrait attirer à lui autant les orphelins d’Alain Juppé, peu tentée par François Fillon, que ceux de Manuel Valls, adeptes d’une gauche dite de gouvernement.

Il y en a un autre que la victoire possible de Benoît Hamon n’arrangerait pas : c’est Jean-Luc Mélenchon. Le socialiste viendrait directement marcher sur les plates-bandes du candidat de la gauche radicale. Les deux font des questions sociales et écologiques des thèmes forts de leur projet. Jean-Luc Mélenchon pourrait compter sur le rejet des socialistes, mais une candidature Hamon aurait pour conséquence de freiner sa progression.

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