Primaire: Valls ne fait pas le plein de ses anciens ministres
Manuel Valls n'est pas parvenu à faire le plein de ses anciens ministres pour la primaire. Si certains, comme Najat Vallaud-Belkacem, lui ont...

Primaire: Valls ne fait pas le plein de ses anciens ministres

Manuel Valls n'est pas parvenu à faire le plein de ses anciens ministres pour la primaire. Si certains, comme Najat Vallaud-Belkacem, lui ont...
Public Sénat

Par Baptiste PACE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Manuel Valls n'est pas parvenu à faire le plein de ses anciens ministres pour la primaire. Si certains, comme Najat Vallaud-Belkacem, lui ont apporté un soutien officiel, des poids lourds, à commencer par Bernard Cazeneuve, refusent de s'engager, Ségolène Royal évoquant même sa "bienveillance" envers Emmanuel Macron.

"Vous êtes un ami. Vous êtes un frère. C'est rare en politique". Difficile de qualifier son successeur en des termes plus élogieux que ne l'avait fait Manuel Valls envers Bernard Cazeneuve lors de la passation des pouvoirs le 6 décembre. Mais le "frère" est également Premier ministre et à ce titre, a-t-il expliqué au JDD, il n'entend pas "se laisser distraire" par la primaire du PS et ne soutiendra donc publiquement aucun candidat.

Le chef du gouvernement a tout de même pris soin de préciser qu'il jugeait "illusoire" à gauche de prétendre gagner en 2017 sans défendre le bilan de François Hollande.

Bernard Cazeneuve et Manuel Valls lors de la passation de pouvoirs le 6 décembre 2016 à Matignon à Paris
Bernard Cazeneuve et Manuel Valls lors de la passation de pouvoirs le 6 décembre 2016 à Matignon à Paris
AFP

Mais il n'en a pas moins marqué une réserve sur une des mesures du programme de Manuel Valls. "Au risque d’être démodé, je considère que le 49-3 peut être utile. Pour qu’il le soit, son usage doit être modéré", a-t-il dit alors que son prédécesseur, qui souhaite le supprimer, l'a brandi à six reprises pour la loi Macron et la loi Travail.

"Cazeneuve est prudent" car une défaite de Manuel Valls à la primaire "est une hypothèse qu'il ne faut pas écarter", analyse un député PS, pourtant soutien de l'ex-Premier ministre.

Lors de son arrivée à Matignon, le nouveau locataire des lieux avait fixé la ligne de conduite: les ministres peuvent soutenir un candidat mais doivent demeurer "entièrement consacré(s] à leur tâche".

- 'Plaisanterie' -

Stéphane Le Foll à la sortie du Conseil des ministre le 4 janvier 2017 à l'Elysée à Paris
Stéphane Le Foll à la sortie du Conseil des ministre le 4 janvier 2017 à l'Elysée à Paris
AFP

Porte-parole du gouvernement et fidèle d'entre les fidèles de François Hollande, Stéphane Le Foll n'est guère enthousiaste. "Je ne ferai pas de choix jusqu'au premier tour", a-t-il indiqué sur France Info, expliquant qu'il serait, "au moment où ce sera nécessaire", "un acteur du rassemblement".

Ségolène Royal, qui s'est opposée à plusieurs reprises à Manuel Valls au gouvernement (Notre-Dame-des-Landes, boues rouges), est allée plus loin, évoquant sur France 2 sa "bienveillance" à l'égard d'Emmanuel Macron, qui refuse pourtant de concourir à la primaire organisée par le PS.

Quant à M. Valls, si son slogan de campagne ("une République forte pour une France juste") ressemble à celui qu'elle avait choisi en 2007 ("Plus juste, la France sera plus forte"), le satisfecit s'est toutefois accompagné d'un bémol, Mme Royal ayant relevé une "inversion des concepts" et jugé "qu'une France forte n'a jamais garanti la justice".

L'ex-Premier ministre qui s'expliquera longuement jeudi sur France 2, a déjà enregistré de nombreux soutiens dans les rangs du gouvernement, contrairement à ses concurrents PS Benoît Hamon, Arnaud Montebourg ou Vincent Peillon.

Najat Vallaud-Belkacem lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale le 7 décembre 2016 à Paris
Najat Vallaud-Belkacem lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale le 7 décembre 2016 à Paris on December 7, 2016.
AFP/Archives

Mais si plusieurs d'entre eux étaient aux premiers rangs mardi lors de la présentation de son programme (Laurence Rossignol, Patrick Kanner, Juliette Méadel, Jean-Marie Le Guen...), les ténors, eux, étaient absents, de Najat Vallaud-Belkacem en passant par Michel Sapin et Jean-Yves Le Drian.

Quid de François Hollande, qui a renoncé à solliciter un second mandat le 1er décembre sous la pression médiatique de Manuel Valls ? Au Canard enchaîné, qui écrit mercredi que les deux hommes ne se sont plus parlés depuis, l'ex-Premier ministre rétorque qu'il s'agit d'une "plaisanterie".

"Ne pensez pas un seul instant que François Hollande ne suit pas cette élection primaire avec intérêt et qu'il ne souhaite pas la victoire de celui qui peut représenter, celui qui a assumé, les responsabilités du pouvoir, qui assume le bilan et qui ouvre d'autres choix", assure M. Valls. Le 22 janvier, date du premier tour de la primaire, le chef de l'Etat a programmé un voyage officiel en Amérique du Sud.

Partager cet article

Dans la même thématique

Primaire: Valls ne fait pas le plein de ses anciens ministres
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le

Senat- Questions au gouvernement
11min

Politique

« Sa détermination reste totale » : de retour au Sénat, Bruno Retailleau retrouve sa « base arrière »

L’ancien ministre de l’Intérieur fait son retour au Sénat, après que les LR ont claqué la porte du gouvernement. Si certains y ont vu une sortie ratée, ses soutiens estiment au contraire que les événements lui donnent raison. Bruno Retailleau, qui se représentera aux sénatoriales de septembre 2026, se partagera entre la Haute assemblée et la présidence du parti. Il entame un tour de France et a lancé un « travail de fourmi » pour préparer le projet de 2027.

Le