Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures relatives à l’école, la famille et les réseaux sociaux dans le cadre d’un discours où il a demandé un « sursaut d’autorité ». Si le diagnostic sur la violence des jeunes est partagé par les sénateurs de tous bords, ils veulent maintenant savoir comment cela se traduira concrètement.
« Qui sème le mépris récolte la jacquerie » prévient Olivier Paccaud
Par Marion D'Hondt
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Ce matin, Olivier Paccaud était l’invité de Parlement Hebdo sur Public Sénat et LCP. Le sénateur répond au ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, qui accuse l’opposition « d’incohérence » suite à son refus de voter les restrictions. Selon lui, « l’incohérence est du côté du gouvernement. » Par exemple, « en fermant les maternités, les gares, les perceptions, on oblige les gens à rouler plus, tout en taxant le diesel. » La logique du groupe Les Républicains est de « faire le budget dont les Français ont besoin », notamment en annulant la hausse des carburants.
« La hausse des carburants est la goutte de gasoil qui fait déborder le réservoir des colères »
Le sénateur revient sur le mouvement des Gilets jaunes, qu’il voit comme « un mouvement très populaire », « de gens qui n’ont pas l’habitude de manifester. » Pour lui, « le ras-le-bol fiscal est général » et revenir sur la hausse des carburants, comme proposé par Les Républicains, serait « un geste dont la France a besoin. » Il considère l’attitude du gouvernement « particulièrement méprisante » et a cette formule : « Les Français aiment les fables, mais ils n’aiment pas les fables de de Rugy et de Darmanin. »
« Les Gilets jaunes sont écolos, ils ne veulent juste pas qu’on les escroque »
Pour Olivier Paccaud, « la transition écologique ne passe pas par la convergence diesel - essence », il en veut pour preuve que « 80 % du produit des taxes ira au budget général et non à la transition », comme soulevé par Albéric de Montgolfier. Selon lui, le rejet de la taxe n’est pas un rejet de l’écologie puisque « les Français sont écolos » mais ne veulent juste pas « se faire escroquer. » Sur les propos de Christophe Castaner qui parle de radicalisation, il temporise : « Castaner parle de radicalisation, puis change de braquet, puis dit qu’il va écouter les colères : c’est flou. »
Selon le sénateur, l’annonce du doublement de la prime à la conversion « n’a pas suffi à calmer la colère. » Il propose donc un moratoire sur la hausse de la TICPE, puisque la hausse « ne devrait pas être prévue à 5 ans, mais chaque année, dans le cadre du vote du budget. »
« Aucun sénateur n’a enfilé de gilet jaune, mais ils l’ont dans le cœur »
Olivier Paccaud considère que les Gilets jaunes « manifestent plus qu’un ras-le-bol mais une désespérance, surtout en ruralité. » Sur la ruralité, il constate « un triple sentiment d’abandon, de déclassement et d’assignation à résidence. » « Cette France des périphéries, c’est celle où, quand on ferme une classe, une Poste etc. 9 fois sur 10 c’est chez eux. » À propos du revêtement par Jean Lassalle d’un gilet jaune dans l’hémicycle, le sénateur considère qu’il a « peut-être réussi son coup de com' » Il ajoute, le concernant, qu’il ne l’aurait pas fait, mais qu’il faut « montrer aux Gilets jaunes que l’on est solidaire de leur mouvement. »