Il y a une semaine, les syndicats et la direction de la SNCF se sont accordés sur un dispositif d’aménagement de la fin de carrière des cheminots. Une annonce vivement critiquée par la majorité sénatoriale. En face, le ministre des Transports affirme que la réforme des retraites continuera de s’appliquer aux cheminots.
Rappeur Médine : Edouard Philippe appelle à respecter « la liberté d’expression et la loi »
Par Maud Larivière
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Des personnalités politiques de droite et d'extrême droite s'insurgent contre la programmation du rappeur Médine au Bataclan. La polémique enfle jusque dans l’hémicycle.
« Nous avons appris avec stupéfaction et colère, que le rappeur islamiste Médine, allait se produire sur la scène du Bataclan en octobre prochain » déclare Sébastien Meurant, sénateur LR du Val-d’Oise, qui accuse notamment le rappeur d’avoir posé avec un tee-shirt portant l’inscription « jihad ». Il évoque également certaines paroles de ses chansons, qui « font l’éloge de la polygamie », « appelant à crucifier les laïcards », ou encore à « mettre des fatwas à des gens qui ne lui reviennent pas ».
« Que le rappeur diffuse, sans jamais avoir été inquiété, ces textes d’appels à la haine, est déjà en soi problématique. Mais qu’il se produise au Bataclan, où des jihadistes ont causé plus de 130 morts (…), est, évidemment, un scandale beaucoup plus grand » continue-t-il avant de demander : « Je souhaiterais savoir ce que vous comptez faire devant cette abomination ».
« J’entends votre colère » répond le Premier ministre, Edouard Philippe. « Je voudrais dire que plus jamais le Bataclan ne sera pas une salle comme les autres ». « Il se trouve, Monsieur le sénateur, que ceux qui faisaient vivre le Bataclan en 2015, ceux qui aujourd’hui le font vivre et l’ont remonté, ont choisi, librement, la programmation que vous critiquez » souligne-t-il.
Le Premier ministre essaye ensuite « de rappeler la loi » devant des sénateurs qui protestent : « Ce que je veux vous dire, c’est qu’on peut parfaitement être choqué par les textes que vous avez évoqués. On peut aussi me semble-t-il, se fixer comme règle simple, et je sais que le Sénat y est sensible, de vouloir, en toute matière, respecter la loi. Et la loi, s’agissant du choix libre effectué par une salle de programmation, est très simple. Elle ne permet d’interdire le cas échéant, que lorsque la programmation produirait un trouble manifeste à l’ordre public ».
C’est ému qu’Edouard Philippe conclut : « Incitation à la haine raciale ou trouble à l’ordre public. Voilà les deux seuls fondements, qui pourraient justifier une mesure. Nous respecterons donc scrupuleusement, et la liberté d’expression, et la loi. C’est la ligne du gouvernement, et nous la tiendront en étant aussi attaché au respect de la loi qu’à la mémoire de ceux qui ont trouvé la mort, ou qui étaient présents, ce soir-là ».