Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Reconstruction de Notre-Dame : Il y a « un problème de main-d’œuvre », selon Jean-Claude Bellanger
Par Public Sénat
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À peine les flammes et les larmes effacées, le temps est à la reconstruction de Notre-Dame. Dans son allocution télévisée de mardi soir, le président de la République a souhaité que la cathédrale soit reconstruite « d’ici cinq années ». Le lendemain, à la sortie d’un conseil des ministres spécial, Edouard Philippe, le Premier ministre, a présenté des mesures pour permettre de respecter « ce défi immense ».
Jean-Claude Bellanger, secrétaire général des Compagnons du devoir, estime que l’objectif des cinq ans n’est pas insurmontable mais que le problème réside dans le manque de main-d’œuvre : « Aujourd’hui (…) nous avons toutes les compétences pour refaire la cathédrale comme elle l’était auparavant (…) La France a la chance d’avoir des institutions (…) compagnonniques. [Elle] a toujours su garder des savoirs pour pouvoir refaire des ouvrages comme la cathédrale. Ce n’est pas un problème de compétences qu’on va avoir demain. C’est un problème de main-d’œuvre (…) On sait très bien que tous nos métiers sont décriés et n’intéressent pas malheureusement assez de jeunes pour pouvoir répondre à la demande des entreprises. »
Et d’ajouter : « Le débat qu’on devrait avoir aujourd’hui c’est comment on pourrait intéresser un volume de jeunes plus important, à travers des métiers dont on aura besoin demain pour construire la cathédrale. »
Jean-Claude Bellanger veut voir comme une chance, cette reconstruction qui pourrait permettre de changer l’image de métiers tels que couvreurs, charpentiers, tailleurs de pierre… : « Nos entreprises sont généralement dans des zones industrielles méconnues du grand public… »
Quant aux besoins humains, ils ont été évalués nous explique-t-il : « Aujourd’hui, il nous faudrait, par rapport aux métiers concernés par la reconstruction de cette cathédrale (…) 100 maçons de plus, 100 tailleurs de pierre de plus, 150 charpentiers de plus, 200 couvreurs de plus. Et si demain, on avait ces 550 jeunes de plus, on pourrait déjà pallier les manques de main-d’œuvre que les entreprises rencontrent aujourd’hui. »
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