Référendum en Nouvelle-Calédonie : le non à l’indépendance l’emporte à 96,43 %

Référendum en Nouvelle-Calédonie : le non à l’indépendance l’emporte à 96,43 %

Pour le troisième et dernier référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie, le « non » l’a emporté à 96,43 %. La participation établie à 43,90 % était en très forte baisse par rapport aux deux précédents référendums, conséquence de l’appel au boycott du scrutin des indépendantistes.
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185.004 électeurs calédoniens, figurant sur une liste électorale spéciale, étaient appelés pour la troisième et dernière fois à répondre ce dimanche à la question : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ».

Et pour la troisième fois, les Calédoniens ont répondu « non ». Le camp du non à l’indépendance a remporté une victoire écrasante dimanche lors du référendum d’autodétermination avec 96,49 % des voix, contre seulement 3,51 % pour les partisans du oui, selon les résultats définitifs communiqués par le Haut-Commissariat.

Pour rappel, les accords de Nouméa de 1998 ont abouti à la tenue de deux référendums sur l’indépendance de l’archipel. Le 4 novembre 2018 et le 4 octobre 2020, les électeurs inscrits sur une « liste électorale spéciale » avaient rejeté l’indépendance à 56,7 % puis à 53,3 %.

Les accords de Nouméa avaient prévu la possibilité d’un troisième référendum. Si la participation s’établissait à 73,68 % pour la première consultation en 2018, et à 79,63 % en 2020, elle a plongé dimanche à 41,60 %. Les indépendantistes avaient annoncé qu’ils ne se rendraient pas aux urnes, invoquant l’impossibilité d’organiser « une campagne équitable ». En effet, depuis septembre, le territoire a été rattrapé par l’épidémie de covid-19, avec un bilan de 280 décès, touchant particulièrement les Kanaks. Le taux de participation s’est effondré à 43,90 %. Les loyalistes, qui craignaient une démobilisation de leurs partisans, faute d’enjeux, ont réussi à réunir 75.762 voix, contre 81.501 voix lors du référendum de 2020.

Le président du congrès de la Nouvelle-Calédonie et figure historique des indépendantistes, Roch Wamytan a d’ailleurs jugé qu’il ne s’agissait pas d’un troisième référendum.  « Nous considérons qu’en termes de légitimité juridique et politique, il n’y a que deux référendums, 2018 et 2020. Celui-là, c’est le référendum de l’État français et de ses soutiens en Nouvelle-Calédonie, pas le nôtre », a-t-il déclaré à franceinfo.

Emmanuel Macron : « La France est plus belle car la Nouvelle-Calédonie a décidé d’y rester »

Quelques minutes après l’annonce des résultats, Emmanuel Macron a pris la parole dans une allocution télévisée. « Ce soir la France est plus belle car la Nouvelle-Calédonie a décidé d’y rester », s’est-il félicité. « A nous tous d’écrire notre histoire avec ambition et respect, une histoire qui se souvient sans ambiguïté de ce qu’elle doit aux Kanaks, peuple premier, reconnu par l’accord de Nouméa […], une histoire qui reconnaît sans faux-semblant l’apport des Calédoniens arrivés ensuite sur le caillou pour y plonger leurs racines », a-t-il développé.

Le 1er juin dernier, une délégation d’élus indépendantistes et loyalistes avait planché sur les conséquences du oui et du non à ce référendum. Une période de transition de dix-huit mois, du 13 décembre 2021 au 30 juin 2023, est prévue pour imaginer l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie Un projet qui devra être validé par consultation référendaire.

Jean Castex : « Un nouveau dialogue va se mettre en place »

« Ce 12 décembre ne constitue donc en aucun cas une fin, mais est une étape essentielle pour la Nouvelle-Calédonie. Dans la continuité de l’esprit qui a présidé aux accords de Matignon et de Nouméa, un nouveau dialogue va se mettre en place […] Il s’agira de déterminer la méthode et le calendrier de ce nouveau processus. Le ministre des Outre-mer, qui se trouve actuellement en Nouvelle-Calédonie, mènera des consultations en ce sens », a indiqué le Premier ministre, Jean Castex dans un communiqué.

La tâche s’annonce néanmoins complexe pour Sébastien Lecornu. le FLNKS et les Nationalistes ont déjà indiqué qu’ils « s’opposent à toutes discussions et à de quelconques rencontres avec le ministre des Outre-mer avant l’élection présidentielle », ont-ils indiqué jeudi dans un communiqué.

Même prudence du côté du Sénat, où son président Gérard Larcher, par ailleurs à la tête d’une mission spécifique sur la Nouvelle-Calédonie. « Le résultat de ce scrutin ne doit pas être perçu comme un aboutissement mais comme le point de départ d’une relation renouvelée entre la France et les populations calédoniennes », a-t-il prévenu.

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