Réforme de la Constitution : Gérard Larcher tâte le pouls des présidents de groupe
Le président LR du Sénat, Gérard Larcher, réunit ce mercredi matin tous les présidents de groupe du Sénat pour recueillir leur avis sur la réforme de la Constitution. Gérard Larcher est prêt à trouver un terrain d’entente avec Emmanuel Macron. Mais il reste des points de blocage.

Réforme de la Constitution : Gérard Larcher tâte le pouls des présidents de groupe

Le président LR du Sénat, Gérard Larcher, réunit ce mercredi matin tous les présidents de groupe du Sénat pour recueillir leur avis sur la réforme de la Constitution. Gérard Larcher est prêt à trouver un terrain d’entente avec Emmanuel Macron. Mais il reste des points de blocage.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Ce mercredi matin, Gérard Larcher va pouvoir mettre en pratique la collégialité dont il aime se réclamer à la Haute assemblée. A l’heure du petit-déjeuner, le président LR du Sénat va s’entretenir de la réforme constitutionnelle avec tous les présidents de groupe du Sénat, ainsi que le président LR de la commission des lois, Philippe Bas, dont la commission sera chargée du texte. La réunion se passera du côté du Petit Luxembourg, où sont logés les bureaux de la présidence du Sénat.

Lignes rouges

Depuis sa rencontre avec Emmanuel Macron mi-octobre, Gérard Larcher ne cache pas sa volonté de trouver un terrain d’entente avec l’exécutif sur la réforme de la Constitution. « Nous pouvons nous comprendre sur un certain nombre de points. J’espère que nous irons au bout » avait-il affirmé à Public Sénat. Mais si Gérard Larcher est d’accord pour baisser le nombre de sénateurs à 240 au lieu des 348 actuels, il a deux lignes rouges : le non-cumul des mandats dans le temps pour les parlementaires et les élus locaux ; et la représentation des territoires, notamment ruraux, qui doit pouvoir continuer à se faire à l’échelle du département. Autrement dit, le mode d’élection des sénateurs.

Sur le non-cumul dans le temps, un compromis est évoqué par les membres d’En Marche : exclure les maires des petites communes, en dessous d’un certain seuil (voir notre article sur le sujet). Mais pour le moment, Gérard Larcher ne veut pas en entendre parler. « C’est un homme intelligent, il est prêt à évoluer » pense un responsable de la majorité présidentielle.

Quant au sujet de la représentation des territoires, il est tout aussi épineux et plus technique. Pour les circonscriptions, les sénateurs ne veulent pas de l’échelle régionale, qui, à leurs yeux, éloignerait l’ancrage territorial. Ils aimeraient que chaque département compte encore au moins deux sénateurs, malgré la réduction de leur nombre. C’est le cas aujourd’hui, à quelques exceptions près pour les départements les moins peuplés qui n’ont qu’un sénateur.

Représentation des territoires

Une proposition de loi déposée en 2014 par Philippe Bas et Gérard Larcher pourrait peut-être apporter la solution. Pour ne pas uniquement définir les circonscriptions en fonction de la taille de la population, la proposition de loi proposait de modifier la Constitution pour y ajouter un critère territorial, afin d’assurer une représentation équitable des territoires (voir notre article pour plus de détails).

L’accord d’une partie des sénateurs est indispensable pour réunir la majorité des 3/5 des votes exprimés au Congrès, nécessaire pour adopter une réforme de la Constitution. Il lui faut donc théoriquement environ 160 sénateurs, voire plus. Mais s’il y a des abstentions, ce serait moins. En tout état de cause, il faudra aller chercher des voix plus loin que chez les seuls sénateurs LREM, RDSE, Centristes ou Indépendants. Les voix LR ou PS seront nécessaires. A défaut de majorité des 3/5, Emmanuel Macron peut toujours faire adopter sa réforme par référendum, que certains dans les rangs du gouvernement appellent « l’arme nucléaire »… En juillet, devant le Congrès réuni à Versailles, le Président ne l’avait pas exclu.

Mais pour l’heure, ce n’est pas l’idée. Interrogée par Public Sénat ce mardi en marge des questions d’actualité au gouvernement au Sénat, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, s’est montrée confiante : « Nous allons faire converger les points de vue. »

Partager cet article

Dans la même thématique

7min

Politique

François Bayrou va demander le vote de confiance : « Il met un pistolet sur la tempe des députés »

Le Premier ministre engagera le 8 septembre, devant les députés, la responsabilité de son gouvernement, espérant ainsi ouvrir la voie aux discussions budgétaires de l’automne. Une annonce qui n’a pas manqué de surprendre au Sénat, où le gouvernement compte de nombreux soutiens. Mais à gauche comme à droite, les élus constatent l’impasse politique dans laquelle se trouve le Premier ministre.

Le

Paris: French Pm Press conference
3min

Politique

Bayrou demande un vote de confiance le 8 septembre à l’Assemblée nationale pour acter l’urgence financière du pays

Le Premier ministre, François Bayrou, a annoncé ce lundi qu’il engagerait le 8 septembre la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale, réunie en session extraordinaire. Ce vote de confiance, organisé conformément à l’article 49 alinéa premier de la Constitution pourrait entraîner la chute de son gouvernement.

Le

capture Baez
5min

Politique

Les « films de l’été » 8/8 : Joan Baez, la voix contestataire de l’Amérique des sixties

Légende de la musique folk et militante pacifiste, Joan Baez a décidé en 2019 de mettre un terme à une carrière longue de 60 ans, 30 albums et plus de 900 chansons… Dans le documentaire « Joan Baez, à voix haute » diffusé cet été sur Public Sénat, la réalisatrice Miri Navasky nous plonge dans les coulisses de cette tournée d’adieu et dans la carrière de cette égérie de la « protest-song » des années 60 et 70…

Le