Réforme des retraites : « Ne pas voter un report à 65 ans nous discréditerait à jamais », avertit Jean-François Copé
Invité de notre matinale, Jean-François Copé est revenu sur la situation des Républicains après l’élection d’Éric Ciotti à la tête du parti. Pour l’ancien président de l’UMP, LR doit soutenir le gouvernement sur la réforme des retraites et maintenir une « étanchéité complète » avec l’extrême droite. Le choix de Laurent Wauquiez comme candidat ne fait d’ailleurs pour lui « pas l’unanimité. »

Réforme des retraites : « Ne pas voter un report à 65 ans nous discréditerait à jamais », avertit Jean-François Copé

Invité de notre matinale, Jean-François Copé est revenu sur la situation des Républicains après l’élection d’Éric Ciotti à la tête du parti. Pour l’ancien président de l’UMP, LR doit soutenir le gouvernement sur la réforme des retraites et maintenir une « étanchéité complète » avec l’extrême droite. Le choix de Laurent Wauquiez comme candidat ne fait d’ailleurs pour lui « pas l’unanimité. »
Louis Mollier-Sabet

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Alors qu’Emmanuel Macron a reporté l’annonce des contours de la réforme des retraites au mois de janvier, Jean-François Copé dénonce un « refus d’obstacle » : « J’espère que ce n’est pas un début de recul, cela fait déjà cinq ans qu’il recule. Si Emmanuel Macron pense qu’il va sauver les fêtes de Noël et qu’il n’y aura pas de grève, je crois qu’il se fait de grandes illusions. Dans ce gouvernement, dès qu’ils vont aller à l’obstacle, ils disent qu’ils ont piscine et qu’ils reviendront la semaine prochaine. »

« On va censurer le gouvernement sur la seule réforme que nous considérons nous-même comme majeure ? »

Pour l’ancien ministre du Budget, la réforme des retraites est nécessaire parce que « la nation ne peut plus se permettre » : « Les Français sont bien au courant. Pour toute une série de raisons, ils ne sont pas d’accord avec cette réforme. On a un rendez-vous avec sa conscience, c’est ce qui fait la grandeur de la politique. Certains Français savent aussi que la raison, c’est de le faire pour leurs enfants. Ne pas le faire serait irresponsable. »

Olivier Marleix, président du groupe LR à l’Assemblée nationale déclarait en effet ce lundi dans notre émission Audition publique, que « l’âge de 65 ans était trop brutal » : « Je veux que le gouvernement n’agite pas de chiffon rouge inutile […] Ce chiffre de 65 ans, ce ne serait pas compris par les Français. Ce serait compris comme une provocation. » Dans ce cas précis : « On ne soutiendrait pas cette réforme », a prévenu le patron des députés LR.

Or, ne pas voter cette réforme défendue depuis des années par la droite serait « totalement irresponsable », pour le maire de Meaux : « Ne pas voter une réforme sur l’âge de la retraite à 65 ans, alors que nous défendons cette idée depuis toujours, nous discréditerait à jamais. La réforme des retraites sera la seule grande réforme de ses 10 années, et on ne va pas la voter ? Mais on va dire quoi aux Français ? Certains disent qu’ils vont déposer une motion de censure, c’est une folie. On va censurer le gouvernement sur la seule réforme que nous considérons nous-même comme majeure ? »

« Le match est entre des partis de gouvernement et des partis extrémistes, on ne peut pas se dire que l’on est au milieu »

D’après Jean-François Copé, ce n’est donc pas tant la question de la personne élue à la tête du parti Les Républicains qui est importante, mais la ligne défendue par LR et la relation que la droite entretient avec le gouvernement. Le score « beaucoup plus serré que ce que l’on pouvait penser » du deuxième tour à l’élection à la présidence de LR entre Éric Ciotti à Bruno Retailleau « impose » d’ailleurs pour Jean-François Copé que « l’on ouvre tous les débats sur les modalités de désignation et de choix de notre candidat pour 2027, mais surtout, avant ça, sur notre ligne politique. »

En effet, le ticket entre Éric Ciotti et Laurent Wauquiez ne fait « pas l’unanimité », affirme Jean-François Copé au vu des résultats. Un signe qu’il faut « reconstruire pierre par pierre une maison qui s’est effondrée », pour l’ancien président de l’UMP : « Le sujet, ce n’est pas seulement de décider qui est le candidat pour 2027, mais ce que l’on fait jusqu’en 2027. On ne peut pas simplement décréter que l’on va se refaire, il faut tenir compte d’une réalité politique : le match est entre des partis de gouvernement et des partis extrémistes, on ne peut pas se dire que l’on est au milieu. »

L’inventeur du concept de « droite décomplexée » et le défenseur d’un pacte de gouvernement avec la majorité présidentielle l’affirme, « l’étanchéité avec l’extrême droite » doit être « complète », ce qui n’est pas « complètement sécurisé aujourd’hui. »

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