Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Réforme du Parlement : « C’est du populisme BCBG », dénonce Olivier Faure
Par Public Sénat
Publié le
Le patron des députés socialistes ne mâche pas ses mots. Dans Parlement Hebdo, diffusé sur les chaînes parlementaires, Olivier Faure voit la réforme institutionnelle portée par Emmanuel Macron comme du « populisme BCBG ».
C’est une promesse de campagne présidentielle, le chef de l’État veut une réforme constitutionnelle afin de diminuer notamment d’un tiers le nombre de parlementaires. « Il donne à l’opinion ce qu’elle veut entendre. On essaye de la flatter en lui offrant en pâture le Sénat et l’Assemblée, en désignant les parlementaires comme la source de tous les maux », fulmine le député de Seine-et-Marne, élu depuis 2012.
« Emmanuel Macron ne connaît pas le rôle d’un élu »
Remonté contre cette réforme qui devrait être engagée en 2018, Olivier Faure n’est cependant pas surpris par cette idée. « Emmanuel Macron est un président qui a été élu sans être passé par la case élu local ou national. Il ne connaît pas la mission et le rôle d’un élu ».
Pour le socialiste, la réforme institutionnelle d’Emmanuel Macron, sur ce point, va « éloigner » les citoyens de leurs représentants. Un Parlement plus resserré, ce sont des élus qui vont « couvrir parfois plusieurs départements », selon lui.
L’introduction d’une part de proportionnelle aux législatives ne va pas non plus dans le bon sens. Il y aura des « gens qui ne seront plus élus mais désignés par leur parti, qui seront en fait nommés à l’Assemblée », s’inquiète Olivier Faure.
« Ce qui guide » la « pensée d’Emmanuel Macron », poursuit le socialiste, « c’est la doxa de Bercy depuis 20 ou 30 ans. Bercy a pris le pouvoir. »