Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Réformes des retraites : pour Fabrice d’Almeida, le président de la République « a fabriqué la faiblesse du pouvoir »
Par Antoine Ogier
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Si la parole était attendue, la déception et les critiques ont été nombreuses.
Près de 11 millions de français ont attentivement suivi l’intervention du président de la République et 6 français sur 10 - d’après un sondage Elabe - jugent que sa parole va provoquer plus de colère dans le pays.
Il a fabriqué la faiblesse du pouvoir.
Pour l’historien Fabrice d’Almeida, un seul responsable. Le président lui-même :
"En ne faisant pas campagne pour les législatives, en ne mettant pas en place une vraie coalition de gouvernement, en refusant de retourner devant les électeurs s’il le fallait, Emmanuel Macron a fabriqué la faiblesse du pouvoir."
Le chef de l’Etat a regretté de ne pas avoir su faire comprendre la nécessité de la réforme des retraites mais il a également manifesté sa détermination à la mettre en place.
Après l’interview, les appels à bloquer durement le pays se propagent et les manifestations violentes se multiplient.
Des actes et des paroles qui ne suffisent pas à faire douter Emmanuel Macron.
Pour Juliette Méadel, l’image à l’étranger du président de la République,
qui « s’incarne par sa capacité à résister contre les manifestations » est en partie responsable de ce choix politique.
L’ancienne ministre rajoute qu’il s’agit là d’une « erreur » qui risque « de l’affaiblir dans les 4 années à venir ».