Aux quatre coins du pays, des petits villages aux grandes agglomérations, une immense générosité s’est déployée pour accueillir des réfugiés ukrainiens. Public Sénat a décidé de poser ses caméras dans deux villes : Nice, métropole des Alpes-Maritimes, qui a accueilli plusieurs milliers de réfugiés. Et Mens, commune de 1300 habitants de l’Isère. Deux territoires, deux modèles, mais une même solidarité déployée.
Par Jérôme Rabier
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Il n’a pas hésité longtemps. Quand des réfugiés ukrainiens sont arrivés en France, Pierre Suzzarini, maire de Mens, petite commune rurale de l’Isère, s’est porté volontaire pour en accueillir chez lui, à son domicile. Quelques semaines plus tard, la famille Andreev a donc posé ses valises dans sa maison. Originaires de Kiev, les parents et leur fille Olga ont trouvé ici un repos bien mérité.
Si la langue est une barrière importante, Olga est là pour traduire les mots échangés dans un anglais hésitant. Mais entre Pierre Suzzarini et le père de famille ukrainienne, on trouve toujours un moyen de communiquer, dans un mélange de gestes et de mots prononcés tantôt en français, tantôt en anglais.
Une mairie engagée
En plus de cet engagement personnel, Pierre Suzzarini a aussi embarqué sa commune dans l’aventure. Maire de la ville depuis 2020, il a d’abord organisé une grande collecte à destination de l’Ukraine. Face à l’afflux, lui et des volontaires ont décidé d’acheminer personnellement les biens collectés à la frontière ukrainienne. Dans cinq véhicules 9 places, ils ont pris la route vers l’Est, ont livré l’aide humanitaire, et ramené une trentaine de réfugiés dans l’Isère. La moitié est descendue à Grenoble, la préfecture, et l’autre moitié est désormais hébergée dans les communes du Trièves, au pied des montagnes, à une heure au Sud de Grenoble.
Penser l’accueil sur la durée
Désormais, le maire veut penser au long terme, la guerre s’enlisant chaque jour davantage. Au sénateur écologiste du département Guillaume Gontard, Pierre Suzzarini présente donc les leviers qu’il compte actionner pour préparer l’avenir de ces réfugiés. Avec le logement en tête des priorités.
Ils sollicitent donc les propriétaires de logements vacants ou peu occupés, nombreux sur sa commune. En échange d’une mise à disposition, le maire s’engage à prendre en charge les frais courants. Mais pour l’instant, les retours de propriétaires se font attendre. Le maire a aussi sollicité la communauté de communes, propriétaire de l’ancienne trésorerie qui a fermé depuis une dizaine d’années. Une convention a été signée, le logement est équipé avec les dons de particuliers et d’associations. Une première famille y est désormais installée. Un exemple parmi d’autres de ce qui a pu être mis en place dans le pays.
Nice, destination prisée
À Nice, l’accueil a été d’une toute autre ampleur. La métropole de la Côte d’Azur a été une destination majeure pour des milliers de réfugiés. Proche de la frontière, et disposant d’une communauté ukrainienne et russophone déjà implantée, la ville a rapidement été submergée de demandes d’accueil. La préfecture comme la ville ont alors déployé des moyens considérables pour répondre à cette urgence.
Très vite, la municipalité s’est appuyée sur l’association franco-ukrainienne de la Côte d’Azur, l’AFUCA, présidée par Iryna Bourdelles. Cette Ukrainienne installée en France depuis 2003 a mis sa vie entre parenthèses, tant sur le plan professionnel que privé, pour organiser l’accueil et l’orientation des réfugiés. Des bénévoles ont immédiatement assuré les traductions pour toutes les démarches, de la quête d’un logement à l’inscription à l’école des enfants.
Un partenariat ville-associations
La ville de Nice leur a mis à disposition un local, au sein de la maison d’accueil pour les victimes (MAV) . C’est ici que les premiers réfugiés sont arrivés, avant que l’ancien hôpital Saint Roch puis un gymnase prennent le relais, face à l’affluence. Mais ce premier local reste le lieu privilégié d’une partie des quelque 7 000 réfugiés ukrainiens installés dans les Alpes-Maritimes. Dans son quartier général, Iryna Bourdelles n’arrête jamais, le téléphone scotché à l’oreille, organisant de front les convois humanitaires, le suivi des familles hébergées, et la résolution des pépins administratifs.
Un engagement de tous les instants qui est aussi pour elle une manière de ne pas subir les événements, ni de passer son temps sur les réseaux sociaux à regarder les derniers développements de la guerre en Ukraine. Même si chaque jour, elle prend des nouvelles de son frère et de son neveu, restés au pays.
L’avenir incertain de l’accueil chez les particuliers
Son principal défi est désormais de trouver des logements à ces réfugiés, qui dans la précipitation ont trouvé un hébergement dans des familles françaises qui ont ouvert leur porte. Mais après deux ou trois mois de cohabitation, certaines familles d’accueil ne peuvent plus prolonger un engagement qu’ils avaient imaginé ponctuel. Et dans une agglomération où le marché immobilier est déjà sous tension, difficile de se tourner vers la location classique pour ceux qui n’ont pas de solides garanties financières.
Une aide pour les familles d’accueil ?
Bien consciente du problème, Dominique Estrosi-Sassone, sénatrice LR du département et élue à la ville comme à la métropole espère un geste pour ces familles d’accueil qui accepteraient de prolonger. Si personne n’a sollicité d’aide financière au départ, l’élue pense que sur la durée, il faudra accompagner ceux qui ont, dans un climat économique tendu, ouvert leur porte.
Quel que soit le territoire, les communes cherchent désormais à pérenniser un accueil inédit, dont personne ne peut prédire la durée. En s’appuyant sur la réussite des premiers mois, où la France a accueilli environ 70 000 réfugiés ukrainiens sans difficulté majeure.
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