Coup de théâtre, les LR accordent leur soutien à la candidature de Renaud Muselier en Paca, malgré le retrait de la liste LREM en sa faveur. Il a assuré qu’aucun parlementaire LREM ni ministre ne sera sur sa liste. Une reprise en main in extremis des LR. La pression semble changer de camp ce soir.
Régionales en Paca : LR conserve finalement son soutien à Muselier qui donne des gages
Coup de théâtre, les LR accordent leur soutien à la candidature de Renaud Muselier en Paca, malgré le retrait de la liste LREM en sa faveur. Il a assuré qu’aucun parlementaire LREM ni ministre ne sera sur sa liste. Une reprise en main in extremis des LR. La pression semble changer de camp ce soir.
Près de deux heures. Après de longs échanges, c’est le temps qu’il a fallu aux LR pour décider du sort de Renaud Muselier. La commission nationale d’investiture (CNI) a tranché : le parti conserve finalement son soutien au président LR sortant de la région Paca pour les régionales, malgré le retrait de la liste LREM en sa faveur, a appris publicsenat.fr auprès de plusieurs participants à la réunion. Il y a deux jours, ce soutien avait pourtant été retiré.
Ce n’était pas gagné. La journée avait commencé avec une comité stratégique « tendu », selon un haut responsable LR, au cours duquel les dirigeants de LR ont joué carte sur table avec leur « ami » Renaud. Et comme toute réunion de famille, ce n’est pas toujours simple. Les LR ont avant tout appelé l’élu du sud à la « clarté ». Certains ont poussé pour présenter une liste LR face à lui. Mais difficile, au dernier moment. La CNI de fin de journée s’annonçait décisive.
« Aucun parlementaire En Marche et aucun membre du gouvernement sur notre liste »
Malgré le psychodrame, les LR évitent malgré tout l’explosion. Après un débat parfois tendu, et des explications de vote, « une très grosse majorité » des membres de la CNI a choisi de soutenir Renaud Muselier. On ne compte que 5 contre et 3 abstentions sur 68 votants. Bruno Retailleau, président du groupe LR et postulant pour 2022, a voté contre, tout comme François-Xavier Bellamy. Pas surprenant, vu le communiqué envoyé juste avant la réunion, dans lequel le sénateur de Vendée dénonce l’absence de « clarification ».
Le communiqué du parti, à l’issue de la CNI, stipule qu’« il ne peut y avoir aucun accord, à quelque niveau que ce soit, avec LREM. Ce qui induit aucun parlementaire En Marche et aucun membre du gouvernement sur notre liste ». Point que Muselier ne précisait plus dans son communiqué plutôt alambiqué de l’après-midi. Les LR rappellent au passage qu’ils restent « des opposants déterminés à l’idéologie du Rassemblement national ».
Pour lever tout doute, le communiqué précise même les têtes de listes départementales. Ce sera notamment Christian Estrosi, le maire de Nice, pour les Alpes-Martimes, l’ex-sénatrice Sophie Joissains dans les Bouches-du-Rhône, ou David Gehant, le maire de Forcalquier, dans les Alpes de Haute-Provence.
« C’est un accord d’une famille rassemblée, qui a été secouée, mais rassemblée aujourd’hui, avec Renaud Muselier et les LR qui sortent renforcés de cette CNI car l’accord est quasi unanime, à quelques voix près », salue au terme de la réunion le président du parti, Christian Jacob. Et d’attaquer :
Le premier ministre a été renvoyé dans ses cordes après ses déclarations de dimanche. C’est une belle victoire. (…) La gifle que vient de prendre le premier ministre va sans doute arriver jusqu’à l’Elysée.
Renaud Muselier arrive ensuite, tout sourire. Il ne tient pas tout à fait le même discours. « Cette journée se termine par une clarification et le soutien de ma famille politique » se réjouit le candidat, qui va « continuer à essayer de faire le plus grand rassemblement possible » (voir la première vidéo). Alors que ses amis LR visent Jean Castex, lui répète qu’il a « beaucoup d’estime pour le premier ministre ». S’il n’y a « pas d’accord d’appareil », sa position tient encore de l’équilibriste. « Je suis LR avec les bras ouverts » dit-il, avant d’ajouter : « Je fais l’ouverture ».
« Je m’en suis pris plein la gueule ces trois derniers jours »
Avant d’obtenir cette fumée blanche, Renaud Muselier a dû se défendre, dès l’ouverture de ce huis clos. « Je m’en suis pris plein la gueule ces trois derniers jours » a-t-il dit, selon une participante. « Il a fait une présentation de 25 minutes très émouvante. Il a dit "je n’ai jamais trahi", "depuis dimanche je souffre", "je vous apporterai la victoire" », rapporte un autre.
Petit à petit, la tonalité est apparue. « La vieille bande des chiraquiens a fait preuve de bienveillance. Baroin a retiré la balle de la tête (voir sa déclaration du matin, ndlr) et ils se sont fait la bise. L’affection a beaucoup joué. Les baby-boomers ont fait la décision, les jeunes pousses n’ont pas moufté » confie-t-on. « Tout le monde était soulagé ». La réunion n’a pas été que calme et volupté, loin de là. « Là où ça a failli péter, c’est quand Estrosi a pris la parole. Il était très aigri. Il ressasse des vieux trucs » raconte un autre.
« Le grand perdant, c’est Castex. Non seulement il est cocu, et en plus il paie la chambre ! »
A la sortie, le sénateur LR Pierre Charon n’a pas caché sa joie, devant ce scénario qui n’était pas écrit. « Le grand perdant, c’est Castex. Non seulement il est cocu, et en plus il paie la chambre ! » s’amuse le sénateur de Paris. La pression semble se retourner maintenant sur LREM. Le parti présidentiel pourrait-il refaire une liste in extremis ? Ça semble difficile, pour ne pas dire ridicule, après s’être retiré.
Interrogé au même moment sur LCI, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal a assuré que « bien sûr », il y aura des membres de LREM sur la liste du président sortant. « Evidemment, c’est le sens de ce rapprochement, de cette alliance avec Renaud Muselier, mais qui sera très large. Il l’a dit lui-même, il y a une majorité régionale sortante, qui sera la colonne vertébrale, et vous avez d’autres formations politiques qui viendront s’y agréger ». Comprenne qui pourra. Interrogé pour savoir s’il y aurait des élus locaux LREM sur les listes, Christian Jacob botte en touche : « Je ne vais pas demander le pédigree des uns et des autres ». Le diable se niche parfois dans les détails. Et peut-être les macronistes aussi.
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