Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures relatives à l’école, la famille et les réseaux sociaux dans le cadre d’un discours où il a demandé un « sursaut d’autorité ». Si le diagnostic sur la violence des jeunes est partagé par les sénateurs de tous bords, ils veulent maintenant savoir comment cela se traduira concrètement.
Renaud Muselier tacle LR, un parti « en phase terminale », dont le poids politique « n’existe plus qu’à travers le Sénat »
Par Public Sénat
Publié le
La campagne pour la présidence de LR donne une couleur particulière à la rentrée parlementaire de la droite. Réunis jeudi et vendredi à Biarritz pour accorder leurs violons avant de s’attaquer aux grands chantiers législatifs de l’automne, les parlementaires LR vont aussi devoir se positionner durant les prochaines semaines par rapport aux quatre candidats déjà déclarés pour prendre la suite de Christian Jacob, qui a quitté la rue de Vaugirard après les législatives : le maire d’Orléans Serge Grouard, le sénateur vendéen Bruno Retailleau, le député du Lot Aurélien Pradié et le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, qui fait figure de favori. « Joker ! », répond Renaud Muselier, lorsqu’on lui demande son avis sur cette candidature. Il faut dire que le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur a quitté avec fracas Les Républicains à la veille de la présidentielle, après avoir dénoncé la complaisance manifestée par Éric Ciotti à l’égard d’Éric Zemmour.
« Je regarde avec tristesse ce qu’il se passe dans cette famille politique que j’aime. Une très grande tristesse », admet toutefois Renaud Muselier, qui était invité ce vendredi 16 septembre de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat. « On est passé d’une primaire avec un ancien président de la République et deux anciens Premiers ministres [en 2016, ndlr] à moins de 5 % à la présidentielle [le score de Valérie Pécresse en 2022, ndlr]. Il n’y a même pas, chez les députés, un seul ancien ministre ! », constate cet ex-secrétaire d’Etat aux affaires étrangères.
« La puissance, c’est Gérard Larcher qui la détient »
Il estime que LR, qui s’est longtemps targué de disposer d’un maillage territorial puissant malgré différents revers électoraux, a fini par se couper du terrain : « Maintenant qu’on a coupé le national et le local, avec la fin du cumul des mandats, les élus locaux traitent leurs problèmes entre eux, pendant que les autres discutent là-haut. On est sur deux mondes différents. »
Surtout, Renaud Muselier laisse entendre que le rabougrissement progressif de LR diminue la crédibilité du parti sur la scène nationale, et interroge le poids politique et la marge d’action de son prochain dirigeant. « Ce n’est plus un parti de gouvernement. Aujourd’hui, la puissance du parti n’existe plus qu’à travers le Sénat, c’est la réalité », estime Renaud Muselier. Au sein de la Chambre haute, qui conserve une majorité de droite et du centre, les 145 élus LR et apparentés forment le premier groupe parlementaire de droite, loin devant les 62 députés dont le parti dispose au Palais Bourbon. Une situation qui déplace le centre de gravité de la droite vers le Palais du Luxembourg. « Et donc, la puissance, c’est Gérard Larcher qui la détient », estime notre invité.
« Ils ne le savent pas, mais c’est fini pour eux. C’est tout. Ce sont ces patients que l’on voit dans les hôpitaux, qui sont en phase terminale, mais qui ont toujours un peu d’espoir de vivre. On les conforte, on les console, mais on sait que s’est fini », conclut-il.