Rentrée politique: les sept chantiers de l’exécutif
PMA pour toutes, retraites, économie circulaire... l'exécutif va lancer à la rentrée plusieurs réformes majeures, à mener de...

Rentrée politique: les sept chantiers de l’exécutif

PMA pour toutes, retraites, économie circulaire... l'exécutif va lancer à la rentrée plusieurs réformes majeures, à mener de...
Public Sénat

Par Laurence BENHAMOU

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PMA pour toutes, retraites, économie circulaire... l'exécutif va lancer à la rentrée plusieurs réformes majeures, à mener de front avec une intense activité diplomatique et les municipales de mars 2020 en ligne de mire.

PMA POUR TOUTES

Promis par le candidat Macron, maintes fois repoussé, le projet de loi sur la bioéthique et sa mesure phare sur l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA) doit être examiné à partir du 24 septembre par les députés. Présenté le 24 juillet en Conseil des ministres, il prévoit aussi la possibilité d'autoconservation de ses ovocytes et la fin partielle de l'anonymat du don de sperme.

RETRAITES

Après la présentation du rapport Delevoye le 18 juillet, trame de la future réforme -- système par points remplaçant les 42 régimes actuels et un âge incitatif de 64 ans pour une retraite à taux plein -- le gouvernement ouvre une nouvelle phase de concertation. Les partenaires sociaux seront reçus par Edouard Philippe les 5 et 6 septembre. La date de présentation du projet de loi n'est pas encore fixée. FO et la CGT ont déjà prévu de mobiliser contre cette réforme, respectivement les 21 et 24 septembre.

PLASTIQUES ET ÉCOLOGIE

Le Sénat examinera à partir du 24 septembre le projet de loi sur l'économie circulaire, qui décrète la guerre au plastique. Il prévoit d'en renforcer la collecte, afin de réduire de moitié les déchets mis en décharge et d'atteindre 100% de plastiques recyclés d'ici à 2025. Indice de "réparabilité" des produits, nouvelles filières de responsabilité et systèmes de consigne sont ses principaux points. Autre innovation, la mise en place d'une convention citoyenne de Français tirés au sort chargés de réfléchir à de nouvelles solutions écologiques. Pour l'Elysée, cette forme de politique participative est le marqueur d'un "acte II" du quinquennat qui se veut plus ouvert au dialogue.

MIGRANTS

Au milieu des échanges sur la loi bioéthique sera intercalé le 25 septembre à l'Assemblée un débat sur la politique migratoire, comme voulu par Emmanuel Macron. D'ici là, Paris s'active à nouveau pour tenter d'organiser une répartition des 500 migrants recueillis ces derniers jours en Méditerranée par l'Open Arms et l'Ocean Viking.

INTERNATIONAL

Dès lundi, Emmanuel Macron démarre une série de rendez-vous internationaux, d'abord en recevant Vladimir Poutine à Brégançon, puis en accueillant du 24 au 26 août les dirigeants du G7 à Biarritz avec pour thème la lutte contre les inégalités. Un sommet où il espère obtenir des consensus forts sur le climat -- même sans les Etats-Unis--, l'égalité femmes-hommes ou la cyberhaine. L'agenda européen devrait ensuite prendre le pas, à l'approche de la date-butoir théorique du Brexit le 31 octobre. Le président français veut aussi agir pour aider à résoudre les conflits en Libye et en Syrie et au maintien de l'accord nucléaire iranien.

BUDGET

A 8,5%, le chômage a atteint au 2e trimestre son plus bas niveau en 10 ans, un succès majeur pour Emmanuel Macron, et ce en dépit d'une croissance ralentie. Mais le budget 2020 sera difficile à boucler, les caisses de l’État ayant été délestées sur 2019 et 2020 de près de 17 milliards d'euros en baisses d'impôts et aides post-crise des "gilets jaunes". Emmanuel Macron a aussi renoncé à une forte baisse du nombre de fonctionnaires, allégeant la pression politique sur ce sujet explosif. Mais la Cour des Comptes a épinglé en juin le flou sur le financement des mesures et craint un dérapage des déficits. Autre point noir, la récession qui menace l'Allemagne, principal partenaire économique de la France. En revanche l'étau sera desserré par le bas niveau des taux d'intérêt de la dette publique.

MUNICIPALES

Elles n'auront lieu que dans sept mois mais occupent déjà les états-majors politiques, Emmanuel Macron compris, qui arbitre les investitures dans les principales villes. Le choix des candidats suscite de nombreuses frictions entre La République en marche, en quête d'ancrage local, et son allié le MoDem, par exemple à Bordeaux, Rennes, Toulouse ou Marseille. Et à Paris, Cédric Villani, écarté au profit de Benjamin Griveaux de l'investiture LREM, réfléchit à une candidature alternative qui met la macronie sous pression.

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