Réseau mobile : une carte pour savoir « si ça capte ou pas »
L'autorité de régulation des télécommunications, l'Arcep vient de mettre en ligne une carte de France permettant à chaque consommateur de savoir quelle zone est couverte et par quel opérateur. « Un choc de transparence » destiné à améliorer la couverture mobile

Réseau mobile : une carte pour savoir « si ça capte ou pas »

L'autorité de régulation des télécommunications, l'Arcep vient de mettre en ligne une carte de France permettant à chaque consommateur de savoir quelle zone est couverte et par quel opérateur. « Un choc de transparence » destiné à améliorer la couverture mobile
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Je suis à la campagne, je ne capte pas ». Cette phrase va-t-elle bientôt être bannie du vocabulaire ?  C’est c'est en tout cas ce que souhaite, l’autorité de régulation des télécommunications, l’Arcep, qui vient de mettre en ligne une carte de France interactive sur monreseaumobile.fr. Chaque consommateur peut maintenant voir si son opérateur mobile dispose d’une couverture, « très bonne », « bonne », « limitée », ou absente dans un secteur extrêmement précis, 50 mètres. Une très bonne couverture signifie que l’on peut téléphoner à l’extérieur des bâtiments et « dans la plupart des cas à l’intérieur ». Surtout, chacun peut maintenant comparer qui, parmi les quatre opérateurs, Orange, SFR, Bouygues et Free, a la meilleure couverture sur un endroit donné. Ces mesures concernent les appels et SMS mais aussi l’Internet mobile.  

« Un choc de transparence »

En misant sur ce « choc de transparence », l’Arcep pense pousser les opérateurs à se tourner vers ces zones peu denses et réputées peu rentables. « On espère que ça va amener les opérateurs à se faire concurrence. Quand un opérateur va voir qu’un concurrent a  couvert cette zone et pas lui… Et que certains consommateurs décident de résilier leurs abonnements …. Il va peut-être se mettre à couvrir cette zone. Ça va créer une émulation. Les opérateurs vont être incités à couvrir tout le territoire » espère Sébastien Soriano, président de l’Arcep.

La 4G pour tous : une promesse du candidat Macron

Le 26 avril dernier, entre les deux tours de la présidentielle, Emmanuel Macron annonçait qu’il « laisserait 18 mois aux opérateurs de téléphonie pour déployer partout la 4G ». Pour le moment, SFR déclare couvrir 74% des zones peu denses, 70% pour Bouygues, 69% pour Orange et 47% pour Free.

La promesse du candidat Macron tarde à se mettre en marche. « Lors de la dernière conférence nationale des territoires, Emmanuel Macron n’a pas parlé  des problèmes de la couverture mobile. Lors de son audition devant ma commission, Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des Territoires n’en a pas parlé non plus » déplore Hervé Maurey, président, centriste, de la commission d’aménagement du territoire du Sénat. « On avait déjà eu pas mal d’effets d’annonce sous le gouvernement précédent mais nous n’avons jamais procédé par contraintes sur les opérateurs » note-il.

Bientôt de nouvelles obligations pour les opérateurs ?

 L’Arcep souhaite, justement profiter de la réattribution des fréquences de bandes arrivant à échéance en 2021 et 2024 pour imposer aux opérateurs de nouvelles obligations de couverture 4G en ciblant les zones peu denses. « L’État loue des fréquences aux opérateurs et en échange de l’occupation de ces fréquences, il peut donc leur demander des obligations supplémentaires » résume Sébastien Soriano. Bernard Dupré, président de l’Association française des utilisateurs de télécommunication (AFUTT), imagine des contreparties à accorder aux opérateurs en échange de la couverture de certaines zones, une sorte de  donnant-donnant. « En faisant payer un peu moins cher l’acquisition des fréquences, on pourrait aider les opérateurs à couvrir des zones qui pourraient paraître comme moins rentables. Mais en téléphonie mobile, votre client, vous ne savez pas où il est à l’avance. La bataille pour la couverture c’est un argument de vente. Et pour le consommateur c’est un élément de choix » explique-t-il.

Pour mémoire, en 2015, la loi Macron imposait  aux opérateurs de couvrir en 3G, 2200 communes, d’ici le 30 juin 2017. L’Arcep va continuer de procéder à des mesures pour vérifier le respect de ces engagements.

Partager cet article

Dans la même thématique

General policy speech by Prime Minister at Senate
10min

Politique

Budget : comment le Sénat va réduire l’effort demandé aux collectivités de 4,6 à 2 milliards d’euros

La majorité sénatoriale veut revenir sur l’effort demandé par le gouvernement aux collectivités. Le premier ministre a déjà fait des gestes devant les régions et les départements. « Un premier pas », reconnaît le sénateur LR Stéphane Sautarel, mais insuffisant. Pour compenser l’allègement de l’effort sur les collectivités, la majorité sénatoriale entend renforcer les économies sur d’autres ministères, notamment sur la « jeunesse, la recherche ou la culture ».

Le

7min

Politique

Insécurité dans les territoires d’Outre-mer : « Nous, les maires, nous sommes en première ligne pour lutter, mais on n’a pas de moyens pour le faire »

A la veille de l’ouverture du 107e congrès des maires à Paris, des élus des Outre-mer se sont retrouvés à Issy-les-Moulineaux ce lundi 17 novembre. Alors qu’ils font face à une criminalité et une délinquance grandissantes, dans des territoires en proie au narcotrafic, les maires, aux côtés de la délégation sénatoriale aux Outre-mer, ont plaidé pour un « choc régalien ».

Le

Paris : session of questions to the government at the French National Assembly
6min

Politique

Budget 2026 : quels scénarios dans un calendrier de plus en plus contraint ?

Avec encore plus de 1 500 amendements restant à examiner en une semaine à l’Assemblée sur la partie recettes du projet de loi de finances, le calendrier budgétaire est de plus en plus contraint. Dans une assemblée divisée et avec le renoncement du gouvernement de recourir au 49.3, la possibilité d’une adoption des deux lois de finances avant le 31 décembre 2025 relève presque de la politique-fiction.

Le

Paris: Salon europeen de l Education
4min

Politique

Budget 2026 : Un rapport du Sénat dénonce « un coup dur porté à la jeunesse », avec une réduction de l’enveloppe dédiée au service civique

Comme en 2025, la mission sport, jeunesse et vie associative subie une sérieuse coupe dans le budget. Le service civique voit son enveloppe budgétaire réduite de 20 %, soit 114,4 millions d’euros par rapport à l’année dernière. « Se priver d’un dispositif qui fonctionne au moment où on a besoin de faire du lien social, c’est incompréhensible », regrette le rapporteur des crédits, Éric Jeansannetas (PS).

Le