Les syndicats et responsables politiques opposés à la réforme des retraites ont salué samedi l'avis du conseil d'État d'une "extraordinaire...
Retraites: le Conseil d’État offre des arguments aux opposants
Les syndicats et responsables politiques opposés à la réforme des retraites ont salué samedi l'avis du conseil d'État d'une "extraordinaire...
Par Bertille OSSEY-WOISARD
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Les syndicats et responsables politiques opposés à la réforme des retraites ont salué samedi l'avis du conseil d'État d'une "extraordinaire sévérité", qui justifie le retrait "immédiat" d'un projet "incohérent" et "mal ficelé".
"Sur la forme et sur le fond, le Conseil d'État confirme en tout point ce que nous exprimons depuis le début. Il y a un vrai problème de consistance juridique du texte", a réagi samedi auprès de l'AFP François Hommeril, le président de la CFE-CGC.
Saisie le 3 janvier, la plus haute juridiction administrative française a critiqué vendredi le choix de recourir à 29 ordonnances, ce qui "fait perdre la visibilité d'ensemble" et a pointé des projections financières "lacunaires".
François Hommeril, le président de la CFE-CGC, le 10 janvier 2020 à Paris
AFP
Le jour même de l'adoption du projet en Conseil des ministres, le Conseil d'État a souligné que l'engagement de revalorisation des enseignants et des chercheurs était condamné de disparaître du texte.
En outre, il a déploré n'avoir disposé que de trois semaines pour rendre son avis sur les deux projets de loi (organique et ordinaire), qui ont en outre été modifiés à six reprises durant cette période.
"Ils ont quand même pu valider la quasi-totalité des deux textes qui leur ont été proposés et ils ont fait des recommandations au gouvernement que le gouvernement entend", a réagi samedi Laurent Pietraszewski, secrétaire d'État en charge des Retraites, sur France 3 Nord-Pas-de-Calais.
"J'entends qu'on puisse se poser des questions", avait dit la veille sur BFMTV le Monsieur Retraites du gouvernement. "Le cadrage budgétaire est clair. Nous ne faisons pas ça pour faire des économies, nous le faisons pour être plus redistributifs, plus solidaires", avait-il ajouté.
- "Amateurisme et improvisation" -
Mais pour François Hommeril, "aucun travail sérieux n'a été fait. Sur le dispositif de financement à long terme, on n'a aucune visibilité".
Yves Veyrier, le secrétaire général de Force ouvrière, le 15 janvier 2020 à Paris
AFP/Archives
Même critique sur Europe 1 d'Yves Veyrier, le secrétaire général de Force ouvrière, pour qui "le gouvernement ne maîtrise absolument pas son sujet".
"Le Conseil d'État démonte l'artifice de communication du +un euro donnera les mêmes droits+ et du système censé être plus simple, soulignant la complexité et la diversité des règles de cotisation et d'ouverture des droits", écrivait la veille son syndicat dans un communiqué.
FO et la CFE-CGC mènent la fronde syndicale contre la création d'un système "universel" par points des retraites depuis le 5 décembre avec la CGT, Solidaires, la FSU et des organisations de jeunesse, dont l'Unef.
Une nouvelle journée interprofessionnelle nationale est programmée mercredi, après celle de vendredi, le projet devant être transmis à l'Assemblée nationale pour un débat en séance publique à partir du 17 février, en procédure accélérée.
Entre-temps, une "conférence de financement" doit être installée jeudi pour trouver les moyens d'amener le système à l'équilibre en 2027.
"Dans des termes polis, le conseil d'État dit qu'il faut mettre ce projet mal bâti à la poubelle. Et ce n'est pas la conférence de financement qui changera les choses", a relevé Eric Beynel (Solidaires).
Dans l'opposition, les appels à retirer le texte se sont multipliés sur les réseaux sociaux depuis vendredi soir.
"Sincèrement, j'ai rarement lu un avis aussi négatif", écrit sur son compte Facebook Valérie Rabault, la présidente des députés socialistes. Pour Olivier Faure, premier secrétaire du PS, "on reste sidérés par le niveau d'amateurisme et d'improvisation du gouvernement pour une réforme aussi cruciale"
Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon a sélectionné un "best-of" de morceaux choisis dans l'avis du Conseil d'État, qui "claquent comme des gifles". Cet avis "flingue la loi retraites", selon le leader de la France insoumise.
Sébastien Jumel (député PCF) évoque un "tacle" au projet d'Emmanuel Macron, une "réforme bâclée visant un socle de notre République".
Pour Julien Aubert, député LR, "en terme polis, cela veut dire +ce projet de réforme n'est ni fait ni à faire". "Quand on saisit le Conseil d'État avec désinvolture et que l'Assemblée nationale est traitée comme quantité négligeable, ça donne un texte incohérent et mal ficelé".
Manifestation d'avocats contre la réforme des retraites à Lyon, le 24 janvier 2020
AFP
Très mobilisés depuis janvier contre le projet de réforme, les avocats ont voté samedi la poursuite du mouvement de grève.
La présidente du Conseil national des barreaux - qui représente 70.000 avocats -, Christiane Feral-Schuhl, a souligné samedi auprès de l'AFP qu'un "élément qui change la donne" était l'avis rendu par le Conseil d'Etat sur la réforme.
C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.
« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais. « C’est un peu tard mais elle commence à réagir » Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause. Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ». « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste » Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ». Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici
« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.
Tout juste nommé à Matignon et entre deux mouvements sociaux, Sébastien Lecornu a entamé des consultations avec les syndicats. Mais la marge de manœuvre de ce proche du chef de l’Etat s’annonce plus que réduite.