Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Retraites : le gouvernement «est capable de faire une réforme a minima», craint Éric Woerth
Par Public Sénat
Publié le
La réforme des retraites est mal engagée, de l’avis d’Éric Woerth, qui avait conduit celle de 2010, et qui avait progressivement relevé l’âge de départ de 60 à 62 ans. Invité de Public Sénat, le député Les Républicains estime que seules trois questions vont compter. « À quel âge je pars ? C’est la première des questions que vont se poser les Français. Avec quelle pension ? Et est-ce que ces revenus sont garantis ? »
Plusieurs vents contraires ont soufflé sur la réforme ces derniers jours au sein du gouvernement. La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, s’était déclarée favorable à titre personnel à un allongement de la durée de travail, une proposition qualifiée de « courageuse » par son collègue Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics. Mais jeudi, lors d’un colloque organisé au Sénat, le haut-commissaire à la réforme, Jean-Paul Delevoye, a réaffirmé qu’il fallait conserver l’âge de 62 ans.
« Je vois que M. Delevoye, son équipe, a bien du mal à répondre à cette question parce qu’il ne se pose pas les bonnes questions. Depuis le début. Et c’est d’ailleurs ce qui crée les couacs, la cacophonie au gouvernement », considère Éric Woerth.
« La vraie injustice, ce sont les régimes spéciaux »
Le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale continue de plaider pour une remontée progressive de l’âge légal de départ à la retraite. « On voit bien que l'espérance de vie augmente et qu'il faut augmenter au fur et à mesure du temps l'âge auquel on peut partir en retraite (...) Il faut peut-être monter d’un trimestre par an jusque dans les années 2030 ou 2032. Il faut remonter de trois ans l'âge de départ pour assurer le financement des régimes. »
Affirmant que seule la droite a osé mener les réformes des retraites importantes, le député redoute aujourd’hui que la montagne accouche d’une souris. Le gouvernement est capable de faire une réforme a minima », considère-t-il. Au-delà de l’âge, Éric Woerth appelle également à revenir sur les régimes spéciaux, qui représentent selon lui « la vraie injustice » entre les salariés.