Loi travail, attentat de Nice, "Jungle" de Calais, primaire de la droite et renoncement de Hollande: 2016 en cinq grands chapitres.
Rétrospective 2016: l’année en cinq chapitres
Loi travail, attentat de Nice, "Jungle" de Calais, primaire de la droite et renoncement de Hollande: 2016 en cinq grands chapitres.
Par Olivier THIBAULT
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Loi travail, attentat de Nice, "Jungle" de Calais, primaire de la droite et renoncement de Hollande: 2016 en cinq grands chapitres.
- Loi travail: dix manifs et trois 49-3 -
Lorsque Myriam El Khomri dévoile le 17 février sa réforme du Code du travail, la ministre du Travail s'attend à des difficultés mais pas à un tir de barrage aussi nourri.
Le plafonnement des indemnités prud'homales et la primauté des accords d'entreprises sur ceux de branches focalisent les critiques des syndicats, CGT et FO en tête. Une version atténuée du projet avec l'abandon du plafonnement ne stoppe pas la grogne sociale dont naît "Nuit debout", mouvement de contestation citoyen finalement sans lendemain.
Après cinq mois de protestation et une dizaine de journées de mobilisation nationale, la loi travail est adoptée définitivement, sans vote, à l'issue d'un troisième et ultime recours à l'article 49-3 de la Constitution, le 20 juillet, pour contourner l'opposition de députés socialistes frondeurs.
- Nice: l'heure de la désunion -
Au soir du 14 juillet, c'est la cohue à Nice sur la promenade des Anglais pour le feu d'artifice. 22h45: un camion blanc fonce dans la foule. A son bord un tunisien radicalisé, Mohamed Lahouaiej Bouhlel fait un carnage: 86 victimes.
Policiers et experts devant le camion utilisé pour l'attentat sur la Promenade des Anglais, le 15 juillet 2016 à Nice
AFP/Archives
Pays à nouveau sous le choc d'un attentat de masse après les tueries parisiennes de janvier et novembre 2015. Mais l'unité qui avait prévalu alors n'est plus au rendez-vous.
Plusieurs attentats jihadistes ont ébranlé le pays durant l'été: un policier et sa compagne assassiné à Magnanville (Yvelines), un prêtre égorgé dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime).
Des sifflets accueillent le premier ministre Manuel Valls lorsqu'il se rend à Nice quatre jours après l'attentat. La polémique sur la sécurité enfle avec la droite malgré un état d'urgence toujours en vigueur depuis les attentats du 13 novembre.
En début d'année déjà, le projet présidentiel --finalement abandonné-- d'étendre la déchéance de nationalité aux binationaux condamnés pour terrorisme avait apporté la division, provoquant le départ de la ministre de la Justice Christiane Taubira.
- 'Jungles' à Calais et à Paris-
500 à la mi-2015, 4.000 début 2016, 7.000 en août: l'afflux de migrants en quête d'un passage clandestin vers l'Angleterre semble inexorable au camp de la Lande, terrain vague coincé entre dunes et voie rapide près du port de Calais.
Démantèlement de la "Jungle" le 28 octobre 2016 à Calais
AFP/Archives
Le bidonville que les migrants appelle "jungle" est démantelé dans sa partie sud dès février/mars. Mais la partie nord avec ses centaines de cahutes de planches et de toiles continue de gonfler.
Le gouvernement se décide à un démantèlement total: fin octobre, 4.500 adultes sont évacués, 1.500 mineurs relogés et les pelleteuses rasent ce qu'il reste du camp. Début novembre, une opération similaire est organisée à Paris pour éliminer la "Jungle" de Stalingrad où près de 4.000 migrants se sont entassés.
- Une primaire et trois surprises -
La primaire de la droite a contrarié tous les pronostics. D'abord avec une participation inespérée: 4,4 millions de votants au second tour contre 2,8 millions pour la primaire socialiste de 2011.
François Fillon après sa victoire à la primaire de la droite le 27 novembre 2016 à Paris
AFP/Archives
Ensuite, l'éviction dès le premier tour de scrutin de Sarkozy lui-même, revenu exprès en politique. "J'ai cru que je pouvais revenir, je me suis trompé", avouera-t-il.
Enfin le favori des sondages, Alain Juppé est balayé au deuxième tour par François Fillon avec son programme de droite assumé, libéral en économie, conservateur sur les questions de société. Il a séduit deux électeurs sur trois: un triomphe en forme de revanche pour l'ancien "collaborateur" de Sarkozy.
- Le renoncement de Hollande -
Incertitude jusqu'au bout et secret bien gardé par un président de plus en plus isolé: le 1er décembre, jour de l'ouverture du dépôt des candidatures de la primaire socialiste, François Hollande annonce qu'il renonce à briguer un second mandat.
Capture d'écran du discours de François Holande, à l'Elysée le 1er décembre 2016
AFP
Des sondages désastreux, un livre-confessions ("Un président ne devrait pas dire ça") aussi polémique que déroutant, une économie sans réelle embellie et une courbe du chômage qui peine à s'inverser: les nuages noirs n'ont jamais vraiment quitté l'Elysée au long de 2016.
Le renoncement de Hollande laisse le champ libre à Manuel Valls pour se présenter à une primaire socialiste que boudent l'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron et le candidat de la gauche "insoumise" Jean-Luc Mélenchon.
Dans la foulée de l’adoption de la proposition visant à lever les contraintes de l’exercice du métier d’agriculteur », les socialistes au Sénat veulent contester devant les Sages les dispositions du texte, contraires selon eux principes de la Charte de l’environnement et à l’intérêt général.
Alors que la France connaît une vague de chaleur historique, le nombre de décès liés à la canicule reste incertain. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas estime qu’il est trop tôt pour faire un bilan et défend l’action du gouvernement pour s’adapter au réchauffement climatique.
Le sénateur PS Jean-Claude Tissot s’est étonné, lors des questions au gouvernement ce 2 juillet, de l’absence de prise de position du ministre de la Santé sur la proposition de loi visant à lever des contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur.
Alors que s’ouvre à l’Elysée le « sommet pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie », qui remet loyalistes et indépendantistes autour de la table, le sénateur loyaliste Georges Naturel espère qu’il en sortira « une feuille de route pour les 10-15 ans à venir » pour « reconstruire la Nouvelle-Calédonie, en faisant évoluer les compétences actuelles ».