Rugy, mis en cause pour des dîners privés à l’Assemblée, « assume » un travail de « représentation »
François de Rugy, alors président de l'Assemblée nationale, et son épouse ont multiplié les dîners privés fastueux à l'Hôtel de...

Rugy, mis en cause pour des dîners privés à l’Assemblée, « assume » un travail de « représentation »

François de Rugy, alors président de l'Assemblée nationale, et son épouse ont multiplié les dîners privés fastueux à l'Hôtel de...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

François de Rugy, alors président de l'Assemblée nationale, et son épouse ont multiplié les dîners privés fastueux à l'Hôtel de Lassay entre 2017 et 2018, rapporte mercredi Mediapart, "un travail de représentation" assumé par le ministre de l'Ecologie.

Documents, photos et témoignages à l'appui, le journal en ligne a recensé une dizaine de ces dîners dans les murs de la résidence du président de l'Assemblée, entre octobre 2017 et juin 2018, qui rassemblaient à chaque fois entre dix et trente invités, appartenant pour l'essentiel au cercle relationnel et amical de son épouse Séverine de Rugy, journaliste au magazine Gala.

A table, homards, champagne et grands crus issus des caves de l'Assemblée nationale, comme un Mouton-Rothschild 2004 apparaissant sur une photo mise en ligne par Mediapart, sur laquelle Mme de Rugy pose. Est aussi évoquée une soirée de Saint-Valentin 2018 du couple Rugy.

C'est à chaque fois le personnel de l'Hôtel de Lassay qui était mobilisé pour l'occasion, affirme Mediapart.

François de Rugy a mis en avant mercredi "un travail de représentation" requis par ses fonctions, niant toute "soirée fastueuse", selon un texte transmis à l'AFP par son cabinet.

Ce travail de représentation, "je l'assume totalement", a-t-il assuré sur France Inter, dénonçant "un article pamphlétaire".

Vice-présidente des députés LFI, Mathilde Panot a fustigé sur Twitter "l’indécence faite homme". "Je remercie l’écologiste de châteaux pour les conseils de vertu et d’exemplarité (...) Pendant qu’il mangeait du gros homard arrosé de bon vin, je m’employais à scanner mes tickets de caisse de la pizzeria d’en face", a raillé son collègue Insoumis Adrien Quatennens.

Le député LR Julien Aubert a demandé dans un communiqué "la transparence sur les dépenses +professionnelles+" de l'ex-président de l'Assemblée. "Très en colère" et évoquant de la "tartufferie", alors que M. Rugy faisait "la promotion de l’exemplarité et de la transparence", il réclame une audition du ministre par la conférence des présidents de l'Assemblée.

François de Rugy reconnaît "tout au plus une dizaine de dîners informels liés à l’exercice de ses fonctions avec des personnalités issues de la société civile", "le plus souvent une dizaine (deux fois une vingtaine, plusieurs fois moins de dix) (...) issues du monde économique, médiatique, culturel, scientifique, universitaire", selon son cabinet.

Et son épouse "a contribué à l'organisation de ces dîners, comme elle a participé et participe toujours à de nombreuses rencontres officielles ou informelles".

"Nous n'avons rien à nous reprocher, ni elle ni moi", a insisté le ministre sur France Inter, expliquant que les invités étaient parfois connus d'elle seule, parfois de lui seul, parfois ni par l'un ni par l'autre.

Il a aussi fait valoir avoir "mis un peu d'ordre dans un certain nombre de gestion de budgets de l'Assemblée", réformant notamment la retraite et l'assurance chômage des députés. Et "en un an, il a fait baisser les frais de réception de l’Hôtel de Lassay de plus de 13%, ses frais de déplacement de plus de 34%", souligne son cabinet.

Séverine de Rugy, elle, a confirmé à Mediapart que les invités appartenaient dans leur majorité à son cercle "amical", tout en estimant que c'était "du relationnel", pas du ressort du "privé".

François de Rugy avait déjà été mis en cause à l'été 2018 par un article du Parisien évoquant de supposées "curieuses dépenses" -qui n'avaient rien d'illégal-, dont un troisième chauffeur (pour des raisons de "sécurité" selon M. de Rugy) ou un vélo elliptique.

ggy-parl-alu/chl/sl/map

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Rugy, mis en cause pour des dîners privés à l’Assemblée, « assume » un travail de « représentation »
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Rugy, mis en cause pour des dîners privés à l’Assemblée, « assume » un travail de « représentation »
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le