Ruslan Stefantchuk, président de la Rada : « Les Ukrainiens vont tenir jusqu’à la victoire »

Ruslan Stefantchuk, président de la Rada : « Les Ukrainiens vont tenir jusqu’à la victoire »

« La seule chose que les Ukrainiens demandent, ce sont des armes modernes, pour que nous puissions rapidement et efficacement chasser l’ennemi de notre territoire », affirme le président du Parlement ukrainien, dans un entretien accordé à Public Sénat. Il souligne que « c’est grâce à la France que l’Ukraine a pu devenir candidate à l’entrée dans l’Union européenne ».
François Vignal

Par Public Sénat

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Après sa rencontre avec Emmanuel Macron, son intervention à l’Assemblée nationale, Ruslan Stefantchuk, le président de la Rada, le Parlement ukrainien, était ce mercredi devant le Sénat, où il a tenu un discours à la tribune. Pour son passage en France, il a répondu également aux questions de Public Sénat.

« L’armée ukrainienne tient »

Le 24 février, la Russie sera entrée en guerre contre l’Ukraine depuis un an. Un triste anniversaire qui rappelle le combat des Ukrainiens. En effet, « La Russie et bien d’autres personnes sceptiques ne pensaient pas que l’Ukraine tiendrait autant. Mais aujourd’hui, l’Ukraine fait la preuve que lorsqu’on défend sa terre, qu’on se bat pour ses proches, ses familles, on peut tenir le temps qu’il faudra pour la victoire », souligne Ruslan Stefantchuk.

Des combats qui continuent plus que jamais. « Aujourd’hui, des combats terribles se déroulent autour de Bakhmut et d’autres villes dans cette région. Les militaires russes ont détruit, ont effacé de la surface de la terre ces villes. Mais l’armée ukrainienne tient », affirme le président de la Rada, qui prévient : « Malgré les différentes vagues de mobilisation (en Russie), les Ukrainiens vont tenir jusqu’à la victoire. La seule chose que les Ukrainiens demandent, ce sont des armes modernes, pour que nous puissions rapidement et efficacement chasser l’ennemi de notre territoire ».

« C’est la France qui a été la première à initier la question de l’octroi à l’Ukraine d’armements lourds »

Concernant les chars lourds, que l’Allemagne, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne sont maintenant prêts à envoyer, la France n’a pas décidé pour le moment d’envoyer son char Leclerc. Mais Ruslan Stefantchuk souligne que « tous ces changements sont devenus possibles grâce à la position de la France. C’est la France qui a été la première à initier la question de l’octroi à l’Ukraine d’armements lourds. C’est une position importante dont a fait preuve le Président, le Parlement. Cela a été très important pour avancer ».

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Pour l’envoi éventuel de Mirage 2000, Emmanuel Macron a fixé plusieurs conditions, notamment que ce soit utile, compte tenu des délais de formation et de livraison. « Hier, j’ai eu l’occasion d’échanger avec le Président français. Nous avons discuté des trois conditions avancées par la France. Nous acceptons parfaitement ces conditions. Et je voudrais dire que les militaires ukrainiens apprennent très vite tout type d’armement moderne », soutient le président de la Rada.

« La période est probablement la meilleure pour la diplomatie interparlementaire »

Alors que quatre députés ukrainiens et des hauts fonctionnaires, accusés de trahison, ont été déchus de leur nationalité, il souligne qu’« incontestablement, dans chaque guerre, il y a des ennemis intérieurs, qui jouent pour le compte de l’agresseur ». Il ajoute :

Notre objectif est de nettoyer notre Parlement des députés pro russes.

Soulignant que « la période est probablement la meilleure pour la diplomatie interparlementaire », le président de la Rada se dit « très reconnaissant d’avoir cette possibilité de communiquer avec (ses) collègues chefs de Parlement, en particulier avec Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet ». Il remercie au passage le président du Sénat pour sa venue à Kiev en juillet dernier, « c’était un grand geste de courage et d’audace ».

« Vous ne trouverez pas plus grands fans de l’Union européenne que les Ukrainiens »

L’objectif à terme pour l’Ukraine est d’entrer dans l’Union européenne. « Nous avons commencé à travailler pour avoir l’aide de la France », dit-il, « nous sommes en train de négocier sur de nombreux actes législatifs, nous déterminons les critères de leur compatibilité avec l’acquis communautaire ». « Vous ne trouverez pas plus grands fans de l’Union européenne que les Ukrainiens », lance le parlementaire ukrainien.

« A partir de ce moment, nous entamons le long chemin de notre retour vers la maison de l’Union européenne. Nous serons très reconnaissants envers la France, pour tout soutien qui nous sera apporté sur ce chemin », affirme Ruslan Stefantchuk, qui tient « à souligner que c’est grâce à la France que l’Ukraine a pu devenir candidate à l’entrée dans l’Union européenne ».

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