Russie : une élection présidentielle sans surprise ?

Russie : une élection présidentielle sans surprise ?

Invité de l’émission « On va plus loin », Claude Blanchemaison, ancien ambassadeur de France en Russie, nous raconte « son » Poutine, à quelques jours de sa réélection programmée à la tête de la Russie.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le 18 mars prochain, Vladimir Poutine devrait être réélu président de la Russie, lors d’une élection jouée d’avance. Car, malgré les sept candidats qui se présentent, le chef d’État est sûr de sa victoire.

Claude Blanchemaison, ancien ambassadeur de France en Russie de 2000 à 2003 et auteur de « Vivre avec Poutine » (éditions Temporis), fait les comptes, concernant la longévité au pouvoir de Vladimir Poutine : « Il va être réélu (…) pour six ans. Donc, [cela fera] 24 ans au pouvoir (…). Tout le monde, les Russes, les Français, les Américains, aur[a] vécu près d’un quart de siècle avec Poutine. » 

L’ancien ambassadeur de France en Russie décrit Vladimir Poutine comme un homme énigmatique : « Il a plusieurs personnalités sans doute. Il a aussi été formé, comme il le dit lui-même, en tant que spécialiste des relations humaines. Il est capable de séduire un interlocuteur. D’ailleurs, il a séduit pendant son premier mandat (…) tous les dirigeants occidentaux, sans aucune exception. Par conséquent, il est capable de s’adapter à son interlocuteur (…), de devenir brutal s’il le faut. »

Pour Claude Blanchemaison, le chef du Kremlin a « évolué dans le temps » : « Pendant son premier mandat, il était pro-occidental (…), il a mis de l’ordre dans la maison Russie, après qu’Eltsine a réussi à briser la machine communiste (…) Et puis finalement, il a pris un tournant un petit peu nationaliste avec l’intervention en Géorgie, l’intervention en Ukraine et l’intervention en Syrie. Avec des mobiles qui étaient avancés pour défendre, soit l’intérêt de la Russie, des minorités russes dans les pays concernés, ou pour lutter contre le terrorisme. »

Il ajoute : « Peut-être qu’au bout de 18 ans, on peut lui reprocher de ne pas s’être suffisamment préoccupé de la modernisation de l’économie russe, de la compétitivité de l’industrie russe. Il s’est beaucoup plus préoccupé du complexe militaro-industriel et de rallier la population russe derrière des slogans (…) nationalistes. »

Ce qui finira, peut-être, par être son talon d’Achille, selon Claude Blanchemaison : « Il y a une petite inconnue dans la façon dont finira par réagir [la] génération Poutine, qui est assez fière que la Russie soit revenue au centre de la scène internationale (…) mais qui, peut-être, à un moment donné, lui reprocher[a] de ne pas avoir fait de la Russie une puissance économique et commerciale, suffisamment puissante (…) Aujourd’hui, la Russie est le 12e pays économique du monde. »

 

Vous pouvez voir et revoir l’entretien avec Claude Blanchemaison, en intégralité :

Russie : une élection présidentielle sans surprise ?
07:32

Dans la même thématique

European Parliament in Strasbourg
7min

Politique

Européennes 2024 : les sondages peuvent-ils encore bouger ?

Les rapports de force vont-ils rester globalement stables jusqu’au scrutin du 9 juin ? La liste PS-Place Publique de Raphaël Glucksmann peut-elle dépasser celle de la majorité présidentielle de Valérie Hayer ? Marion Maréchal va-t-elle devancer la liste LR de François-Xavier Bellamy ? Les Français vont-ils se décider au dernier moment ? Eléments de réponses avec quatre sondeurs.

Le

France Migration
6min

Politique

Convocation de Mathilde Panot : pourquoi les poursuites pour « apologie du terrorisme » sont en hausse ?

La présidente des députés LFI, Mathilde Panot a annoncé, mardi, sa convocation par la police dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme » en raison d’un communiqué de son groupe parlementaire après les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre. Depuis la loi du 13 novembre 2014, les parquets poursuivent plus régulièrement au motif de cette infraction. Explications.

Le