L'hôtel de ville de Levallois-Perret était plein à craquer jeudi soir pour dire "au revoir" aux Balkany, lors du dernier conseil municipal avant...
Salle comble à Levallois pour le dernier conseil municipal des Balkany, sans « Patrick »
L'hôtel de ville de Levallois-Perret était plein à craquer jeudi soir pour dire "au revoir" aux Balkany, lors du dernier conseil municipal avant...
Par Marie DHUMIERES
Temps de lecture :
4 min
Publié le
L'hôtel de ville de Levallois-Perret était plein à craquer jeudi soir pour dire "au revoir" aux Balkany, lors du dernier conseil municipal avant les élections de mars, en l'absence de "Patrick" sorti de prison la veille après cinq mois de détention pour fraude fiscale et blanchiment.
Isabelle Balkany, maire par intérim depuis l'incarcération de son mari, avait prévenu la veille qu'elle présiderait elle-même le conseil. "Patrick se reposera", avait-elle tranché.
Patrick Balkany, 71 ans et maire de cette ville cossue de l'ouest parisien pendant plus de trente ans, a été libéré mercredi, amaigri et visiblement fatigué.
Jeudi soir, sa femme et première adjointe est entrée dans la salle du conseil municipal sous de très longs applaudissements d'habitants, pressés les uns contre les autres sur les gradins rouges. Debout, visages émus, ils ont rendu hommage aux époux Balkany pour leur dernier conseil municipal: après leur condamnation en première instance pour fraude fiscale et blanchiment aggravé, ils avaient finalement renoncé fin 2019 à se présenter pour un sixième mandat à la mairie, non sans dénoncer la "confiscation du suffrage universel par la justice".
"Votre présence est formidable", s'est enthousiasmée tout sourire Isabelle Balkany, 72 ans. "Merci !" crie quelqu'un dans le public. Isabelle Balkany s'assoit, sous les lustres et au milieu des autres adjoints, et continue plus gravement:
"Je voudrais vous donner des nouvelles de Patrick", dit-elle. "Nous nous sommes endormis tard, il avait besoin de parler".
La salle sourit, boit ses paroles. De nombreux habitants filment au téléphone.
- "Je vous aime" -
Elle se lance ensuite dans la lecture d'une lettre que leur a écrite "Patrick", pour leur raconter son "histoire d'amour" avec la ville.
Sortie de prison de Patrick Balkany, Paris le 12 février 2020
AFP
Pendant un bon quart d'heure, la première adjointe transmet la parole du maire qui dresse son bilan, rappelle ce qu'il a "bâti en quatre décennies" dans cette "petite ville" qu'il avait découverte "en friche, livrée à elle-même". Il rappelle les "nombreux équipements qui ont vu le jour", les crèches, les complexes sportifs, le centre commercial, les espaces verts dont le nombre a été "multiplié par 11", et enfin la "première police municipale de France et la vidéosurveillance" qu'il a été le premier à mettre en place dans le pays.
"Levallois c'est toute notre vie, toute notre histoire, notre troisième enfant", écrit-il aussi, en souhaitant à ses successeurs désignés pour l'élection de mars de "continuer à écrire la belle histoire".
"Je vous aime, je vous aimerai toujours", conclut l'édile.
"Waaah", s'extasient plusieurs personnes dans les tribunes, avant de nouveaux applaudissements nourris.
A la fin de de la séance, où elle ne s'est pas privée comme à son habitude de s'écharper avec l'opposition, Mme Balkany a conclu: "J'ai pas vraiment été maire pendant longtemps mais ça m'a bien plu".
Isabelle Balkany préside le 13 février 2020 son dernier conseil municipal à Levallois-Perret avant les élections, en l'absence de son mari Patrick
AFP
Le public quitte la salle, conquis, à l'image de Lydia Hautin, 65 ans, venue dire "au revoir" aux Balkany qu'elle "adore". "Surtout Patrick", précise-t-elle. "Sa franchise, sa gouaille, sa gentillesse... Il va nous manquer".
"C'est la fin d'une époque", soupire René, 82 ans, "même si ça aurait dû se terminer autrement".
Les époux Balkany, qui avaient fait appel de leurs deux condamnations, connaîtront la décision de la cour d'appel dans le volet fraude fiscale le 4 mars, et le 22 avril dans le volet blanchiment.
Nicolas "aurait aimé", lui, que Patrick Balkany soit là, "même si ça aurait été mal perçu". Nine, 52 ans, ne veut pas entendre parler de ses "affaires". "On s'en fiche, ça ne nous regarde pas", balaie-t-elle.
Si l'heure de sa retraite politique est arrivée, elle est convaincue que "Patrick" sera de retour ici, "quand il ira mieux". "Il reviendra nous voir, parce que Levallois, c'est son bébé".
A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.
Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.
L’ancien ministre de l’Intérieur fait son retour au Sénat, après que les LR ont claqué la porte du gouvernement. Si certains y ont vu une sortie ratée, ses soutiens estiment au contraire que les événements lui donnent raison. Bruno Retailleau, qui se représentera aux sénatoriales de septembre 2026, se partagera entre la Haute assemblée et la présidence du parti. Il entame un tour de France et a lancé un « travail de fourmi » pour préparer le projet de 2027.
Les députés ont adopté ce 12 novembre l’article du budget de la Sécurité sociale qui suspend jusqu’au 1er janvier 2028 la réforme des retraites de 2023, par une large majorité (255 voix contre 146).