Sarkozy: enquête du parquet financier sur l’utilisation de grosses coupures

Sarkozy: enquête du parquet financier sur l’utilisation de grosses coupures

Une perquisition menée fin 2017 à Paris a mis au jour un usage régulier par Nicolas Sarkozy de liquide en grosses coupures,...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Une perquisition menée fin 2017 à Paris a mis au jour un usage régulier par Nicolas Sarkozy de liquide en grosses coupures, conduisant à l'ouverture par le parquet national financier (PNF) d'une nouvelle enquête révélée par Mediapart et confirmée jeudi à l'AFP par une source judiciaire.

Cette source n'a pas précisé quels sont les éventuels délits visés par cette nouvelle procédure judiciaire du parquet anticorruption contre l'ancien président de la République.

"Lors d'une perquisition fin 2017 chez le célèbre antiquaire parisien Christian Deydier, (...) les policiers de l'Office anticorruption (OCLCIFF) ont mis la main sur un pli au nom de Nicolas Sarkozy, qui avait été déposé la veille", écrit le site d'informations en ligne, dans son article publié mercredi.

L'enveloppe, découverte lors de cette perquisition menée pour les investigations sur un possible financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, contenait "un chèque de 2.000 euros" pour l'achat d'une antiquité au nom de l'ancien président, "ainsi que quatre billets de 500 euros".

Le PNF a alors ouvert une enquête incidente, dans laquelle l'ancien président de la République a été interrogé, selon Mediapart. M. Sarkozy a expliqué "qu'à l'époque, tous les mois, une de ses assistantes va en son nom retirer à la banque quelque 2.000 euros en grosses coupures, dont des billets de 500 euros", rapporte le média.

La pratique n'est pas illégale et il n'a pas été possible de relier avec certitude ces retraits aux sommes découvertes chez l'antiquaire, par conséquent "l'enquête judiciaire s'embourbe", note Mediapart.

L'ancien président a affirmé que les 2.000 euros découverts "étaient destinés à l'achat d'une statuette chinoise" qu'un de ses micropartis - l'Association de soutien à l'action de Nicolas Sarkozy (ASANS) - voulait offrir à Michel Gaudin, en apparente contradiction avec son objet social, selon Mediapart.

Michel Gaudin est l'actuel directeur de cabinet de M. Sarkozy et, par ailleurs, trésorier de l'ASANS depuis 2012.

La révélation de cette affaire vient s'ajouter aux autres démêlés judiciaires de l'ancien chef de l'Etat, qui vit sa retraite politique sous la menace de deux procès : un pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012 dans le cadre de l'affaire Bygmalion, le deuxième pour "trafic d'influence" et "corruption" présumée du haut magistrat Gilbert Azibert. La tenue de ces procès est suspendue à d'ultimes décisions de la Cour de cassation.

Dans l'affaire libyenne, il a été mis en examen le 21 mars 2018 pour "corruption passive", "recel de détournements de fonds publics libyens" et "financement illégal de campagne électorale". De retour dans le bureau des juges, le 4 juin, il n'a pas répondu aux questions des magistrats, dont il a attaqué la compétence devant la cour d'appel.

Dans la même thématique

European Parliament in Strasbourg
7min

Politique

Européennes 2024 : les sondages peuvent-ils encore bouger ?

Les rapports de force vont-ils rester globalement stables jusqu’au scrutin du 9 juin ? La liste PS-Place Publique de Raphaël Glucksmann peut-elle dépasser celle de la majorité présidentielle de Valérie Hayer ? Marion Maréchal va-t-elle devancer la liste LR de François-Xavier Bellamy ? Les Français vont-ils se décider au dernier moment ? Eléments de réponses avec quatre sondeurs.

Le

France Migration
6min

Politique

Convocation de Mathilde Panot : pourquoi les poursuites pour « apologie du terrorisme » sont en hausse ?

La présidente des députés LFI, Mathilde Panot a annoncé, mardi, sa convocation par la police dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme » en raison d’un communiqué de son groupe parlementaire après les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre. Depuis la loi du 13 novembre 2014, les parquets poursuivent plus régulièrement au motif de cette infraction. Explications.

Le