Zéro TVA sur les produits de première nécessité, peine plancher pour les fraudeurs fiscaux... Le "grand débat" co-animé vendredi soir par la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa et le présentateur Cyril Hanouna en direct sur C8 a accouché de plusieurs propositions.
Feutre en main à côté d'un tableau blanc, la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes a modéré trois heures d'un débat à mi-chemin entre politique et divertissement, dont elle a passé la semaine à défendre le bien-fondé.
Première idée - la plus plébiscitée de la soirée - sur le plateau composé de "gilets jaunes", d'une retraitée, d'un restaurateur ou encore d'un policier, mais aussi de nombreuses personnalités: la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité. Une proposition de Laetitia Dewalle, "gilet jaune" du Val-d'Oise habituée des médias.
Peine plancher pour l'évasion fiscale, réexamen des niches fiscales, révision des "cycles horaires" de la police, crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) réservé aux TPE et PME, retour de l'ISF - d'avance exclu par Emmanuel Macron - et augmentation de 2 à 4% du budget des hôpitaux: telles ont été les six autres idées retenues par les internautes et que Marlène Schiappa s'est engagée à relayer auprès de l'exécutif.
Le ton est parfois monté, notamment lorsqu'a émergé l'idée d'un impôt sur la nationalité, sur le modèle de ce qui existe aux Etats-Unis.
"On est dans un pays où on aime se plaindre", a lâché la secrétaire d'Etat, suscitant des "ouh" sonores dans l'assistance. "On ne peut pas prendre tout ce qui nous plaît ici et là. On n'est pas des Bisounours."
La secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa lors de "L'émission politique", le 24 janvier 2019 à Saint-Cloud, près de Paris
AFP
Marlène Schiappa, qui s'est présentée chez Cyril Hanouna - non sans susciter la controverse - dans l'objectif avoué de parler au plus grand nombre, a invité les téléspectateurs à prendre modèle sur ces discussions pour participer partout au grand débat, "au bar PMU" ou encore entre amis.
"Dimanche, vous allez manger chez votre belle-mère, vous allez être huit, neuf autour de la table, bah c'est plus une engueulade, c'est un atelier du grand débat national", a-t-elle fait valoir.
La ministre a personnellement retenu l'idée d'une "brigade anti-discriminations", composée d'agents assermentés, que proposait une personne dans le public. "Oui, créons-la", lui a-t-elle lancé.
Le prix plancher pour les matières premières agricoles, suggéré par un agriculteur qui ne veut plus "vendre à perte", a lui été salué par les internautes.
"On a réussi à faire quelque chose de formidable en termes de démocratie", s'est félicitée Marlène Schiappa en guise de conclusion peu avant 2h00, à la fin d'une émission de plus de trois heures.
Les propos tenus début octobre par Edouard Philippe contre Emmanuel Macron, ont trouvé un large écho dans l’opinion, selon un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. L’ancien chef de gouvernement a évoqué la possibilité d’un départ anticipé du président pour sortir de la crise politique. Néanmoins, cette déclaration n’a pas suffi à enrayer sa baisse de popularité.
Sondage. Huit ans après son arrivée à l’Élysée, Emmanuel Macron atteint son plus bas niveau de popularité depuis le début de son premier quinquennat. Selon le dernier baromètre Odoxa d’octobre 2025, le chef de l’État ne convainc plus, pour les sondés il cumule tous les défauts sans plus susciter la moindre adhésion.
Echaudés par l’attitude de l’exécutif, les présidents des groupes du socle commun du Sénat ont été reçus ce lundi par le premier ministre, qui s’était concentré sur les députés jusqu’ici. S’il devrait aller défendre en personne sa position sur la taxe Zucman à l’Assemblée, Sébastien Lecornu n’a pas encore trouvé d’accord avec le PS sur ce point. Il « négocie au jour le jour »…
En commission mixte paritaire, députés et sénateurs sont parvenus, sans surprise, à un accord sur la proposition de loi transpartisane visant à reporter la proposition de loi organique visant à reporter les élections provinciales en Nouvelle-Calédonie en juin 2026 conformément au calendrier indicatif défini dans l’accord de Bougival.