Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures relatives à l’école, la famille et les réseaux sociaux dans le cadre d’un discours où il a demandé un « sursaut d’autorité ». Si le diagnostic sur la violence des jeunes est partagé par les sénateurs de tous bords, ils veulent maintenant savoir comment cela se traduira concrètement.
Sécu : « Injuste » de financer les « cadeaux fiscaux » sur le dos des retraités et des familles, pour Rossignol
Par Public Sénat
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« Je ne me suis pas énervée, j’étais très calme. J’ai simplement dit que cette mesure ne me paraissait pas nécessaire, qu’elle était injuste, et qu’elle n’était pas utile, ni budgétairement, ni socialement. » Invité de Parlement Hebdo, sur LCP-AN et Public Sénat, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol est revenu sur les échanges tendus qui l’ont opposée à la ministre de la Santé Agnès Buzyn, lors de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).
Rejeté très largement en séance jeudi soir au Sénat, l’article 26 du PLFSS prévoyait un alignement des conditions de versement de la prestation d'accueil au jeune enfant (PAJE) sur celles du complément familial. Si elle entrait en vigueur, cette mesure conduirait à réduire de 15 euros par mois les aides versées aux nouveaux parents, mais aussi à sortir 150.000 familles du dispositif, avec l’abaissement du plafond de revenus de 30.000 à 26.000 euros. « Ce ne sont pas des familles riches » qui vont perdre cette allocation, s’insurge Laurence Rossignol.
« Il n’était pas nécessaire de faire de nouvelles économies »
L’ancienne ministre des Familles de François Hollande s’oppose d’autant plus à ce point du PLFSS qu’elle juge que la branche famille est « à l’équilibre ». « Il n’était pas nécessaire de faire de nouvelles économies », déclare-t-elle, considérant que la précédente majorité « a fait le plus du travail », en modulant les allocations familiales.
Même sentiment « d’injustice » sur la hausse de la CSG, retoquée par le Sénat mardi soir. Laurence Rossignol explique, comme d’autres collègues socialistes, le gouvernement ne devrait pas opposer actifs et retraités, mais plutôt revenus du travail et revenus du capital.
« Ceux qui profitent de la financiarisation de l’économie ont été bien servis par le gouvernement », dénonce-t-elle. « C’est très injuste de vouloir faire financer par les retraités, par les familles les énormes cadeaux fiscaux qui sont faits à 10% de la population. »