Sénatoriales : les groupes LR et PS pensent endiguer la poussée En Marche

Sénatoriales : les groupes LR et PS pensent endiguer la poussée En Marche

Les élections de septembre vont-elles bousculer les rapports de force au Sénat ? Quatre sénateurs livrent leur lecture du scrutin à venir et leurs pronostics.
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À deux mois des prochaines élections sénatoriales, la Haute assemblée s’interroge sur sa future composition. La République en Marche se montre prudente sur sa probable progression, le président du groupe François Patriat s’attend à une soixante de sénateurs (contre 30 actuellement). Une projection plus limitée que celle anticipée par l’étude du Monde et de l’Observatoire de la vie politique et parlementaire (OVPP), qui tablent sur 74 à 79 pour ce nouveau groupe.

Au groupe socialiste, désormais réduit à 86 sénateurs après le départ de plusieurs membres vers le groupe LREM depuis le 27 juin, les prévisions sont loin d’être catastrophiques. Gilbert Roger, qui se représente, en est convaincu : « on n’aura pas la vague [En Marche] que l’on a connu au moment des élections législatives ».

« Pas de grande poussée » dans les départements urbains

Pour le sénateur de la Seine-Saint-Denis, le recul sera surtout mécanique. « Les municipales de 2014 et les départementales n’avaient pas été un bon cru pour les socialistes », rappelle-t-il. Il estime que le groupe devrait compter entre 70 et 80 sénateurs après les sénatoriales, quand Le Monde anticipe plutôt 60.

Gilbert Roger (PS) : « On n’aura pas la vague [En Marche] que l’on a connu au moment des élections législatives »
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Images : Mounir Soussi

Gilbert Roger estime que LREM réalisera surtout des gains dans les départements les moins peuplés, encore concernés par le scrutin uninominal à deux tours :

« Dans un certain nombre de départements extrêmement urbains, comme la Seine-Saint-Denis, je ne vois pas chez les grands électeurs une poussée pour cette équipe-là. »

En revanche, LREM devrait faire « choux gras » du côté des sièges  en jeu pour les Français de l’étranger, selon lui.

Son collègue Alain Néri estime lui aussi que la progression du groupe LREM sera limitée, compte tenu de la composition des grands électeurs.

Alain Néri : "Je pense que le PS devrait mieux résister qu'aux législatives"
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Images : Mounir Soussi

« Je pense que le Parti socialiste devrait quand même mieux résister qu’il a résisté aux élections législatives », affirme le sénateur du Puy-de-Dôme, qui a choisi de ne pas se représenter. « On est aujourd’hui une bonne centaine. Il y aura 80-85 sénateurs socialistes au moins », s’avance-t-il, en ayant toujours en tête l’effectif du groupe au mois de mai.

Alain Néri : « Il y aura 80-85 sénateurs socialistes au moins »
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Images : Mounir Soussi

« Ne pas reculer, ce sera déjà un bon objectif », pour Alain Joyandet (LR)

La droite sénatoriale, avec 142 sièges (dont seulement 53 sont renouvelables), pourrait enregistrer quelques pertes minimes, même si les élections intermédiaires du précédent quinquennat l’ont confortée. Le Monde et l’OVPP estiment ce reflux entre 9 et 14 sièges. Alain Joyandet considère que le jeu des projections est toujours « risqué » mais s’attend à ce que la Haute assemblée ne soit pas chamboulée par l’arrivée de LREM :

« Il peut y avoir des manœuvres d’appareil, comme on en a vu au moment des élections législatives et qui peuvent permettre au groupe En Marche d’être plus nombreux. Il suffit qu’un certain nombre de sénateurs de gauche et un certain nombre de droite n’aient pas de candidats en face d’eux, fassent un petit marché. »

« Ne pas reculer, ce sera déjà un bon objectif », pour Alain Joyandet (LR)
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Images : Mounir Soussi

« On ne sent pas beaucoup chez nous de sénateurs sortants, et qui se représentent, entrer dans ces discussions », constate le sénateur de la Haute-Saône. Une raison qui lui fait croire qu’il n’y « aura pas de baisse spectaculaire » du côté des sénateurs LR.

« Il faut remettre les compteurs à zéro »

Jean-François Husson, sénateur LR de Meurthe-et-Moselle, ne veut pas se risquer à émettre un pronostic, et insiste sur la spécificité des élections sénatoriales, tout en étant conscient du caractère inédit de la situation politique actuelle :

« Les élus ont un regard différent, ils ont une responsabilité qu’ils exercent depuis 2014 ou depuis plusieurs mandats […] Cela va être intéressant de voir, au regard de la nouveauté de l’élection inédite, et des mois inédits que l’on vient de vivre, de quelle manière les territoires se positionnent. »

Faisant le diagnostic d’une France quasiment coupée en cinq au moment du premier tour de la présidentielle, le sénateur estime que la France qui n’a pas voté pour Emmanuel Macron doit « être représentée » au Sénat et qu’il faut « remettre à zéro les compteurs ».

Jean-François Husson : "À chaque élection sa vérité"
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Images : Mounir Soussi

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