Sénatoriales : LREM perturbe la liste socialiste de Paris
Jusque-là en position éligible, la sénatrice PS  Marie-Noëlle Lienemann voit sa place menacée depuis que LREM a déposé une liste conduite par un ancien socialiste. Pour y remédier,  la sénatrice sortante envisage un changement dans l’ordre des places de la liste officielle PS. Des proches de Benoît Hamon souhaitent, quant à eux, la constitution d’une liste socialiste dissidente.

Sénatoriales : LREM perturbe la liste socialiste de Paris

Jusque-là en position éligible, la sénatrice PS  Marie-Noëlle Lienemann voit sa place menacée depuis que LREM a déposé une liste conduite par un ancien socialiste. Pour y remédier,  la sénatrice sortante envisage un changement dans l’ordre des places de la liste officielle PS. Des proches de Benoît Hamon souhaitent, quant à eux, la constitution d’une liste socialiste dissidente.
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Décidément, le mouvement La République en marche, d’Emmanuel Macron, n’en finit pas de perturber le jeu des partis dit « traditionnels ». Et la prochaine  victime  pourrait être la sénatrice sortante PS, Marie-Noëlle Lienemann. 4ème de la liste PS de Paris, elle était en position éligible jusqu’à ce que LREM décide d’investir en tête de sa liste parisienne un ancien socialiste, l’adjoint aux finances d’Anne Hidalgo, Julien Bargeton.

 Paris, qui a résisté à la vague bleue lors des dernières élections municipales, a presque fait figure d’exception en conservant la mairie. Le collège électoral des sénatoriales étant composé dans sa grande majorité  de conseillers municipaux, le scrutin du 24 septembre prochain devait se présenter sous des bons auspices pour le PS. Sur cinq sénateurs socialistes parisiens actuellement, le parti avait de très bonnes chances d’en conserver quatre, dans l’ordre : le maire du Xème arrondissement, Rémi Féraud, la Première vice-présidente du Conseil régional d’Ile-de-France, Marie-Pierre de la Gontrie, le sénateur sortant David Assouline et la sénatrice sortante Marie-Noëlle Lienemann.

Vers une liste PS dissidente à Paris ?

Or, le chemin fait par Julien Bargeton, qui a quitté le parti socialiste pour rejoindre LREM pourrait attirer dans son sillage des grands électeurs parisiens, et donc menacer la quatrième place de Marie-Noëlle Lienemann, représentante de l’aile de gauche du PS.

De quoi inquiéter les proches de Benoît Hamon, comme Fréderic Hocquard, conseiller de Paris, et Pauline Véron adjointe d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris, en charge de la démocratie locale, tous deux interrogé par l’AFP. « On en a discuté collectivement en se disant que si on n’obtenait pas une place éligible, on envisageait d’avoir une liste » a confié Pauline Véron .

Marie-Noëlle Lienemann: « Je reste sur la liste officielle, mais pas forcément sur la quatrième place »

Contactée par publicsénat.fr, Marie-Noëlle Lienemann a, quant à elle, écarté la possibilité de figurer sur une liste dissidente. « Ma position n’est pas inéligible mais difficile. Je reste sur la liste officielle, mais pas forcément sur la quatrième place » a-t-elle déclaré. Une remise en question de l’ordre des candidats qui n’est pas vraiment du goût des intéressés.

Rémi Féraud a écarté cette possibilité. « Cette hypothèse d’une liste dissidente est  à mettre au crédit des représentants des amis de Benoît Hamon, je n’en sais pas plus. La liste officielle a été adoptée par les instances du PS. Il n’est pas question d’en changer l’ordre. Pour moi, la quatrième place reste éligible ». Le sénateur PS  sortant de Paris, David Assouline, est du même avis. « Il y a eu un vrai choix sur l’ordre de la liste. À l’époque de sa composition, je rappelle que Daniel Vaillant voulait ma place et le conseil fédéral du parti en a décidé autrement ». Et quant au risque évoqué de perdre une représentante de l’aile gauche du PS lors des prochaines sénatoriales, David Assouline répond : « Nous sommes en train d’examiner le projet de loi (d’habilitation autorisant l'exécutif à légiférer par ordonnances NDLR) sur la réforme du droit du travail et que ce soit Marie-Noëlle Lienemann ou moi-même, nous y sommes opposées. Rémi Féraud complète : « Si j’étais sénateur, je voterais contre également ».

Selon l’AFP, les partisans d’une dissidence souhaiteraient monter une liste commune avec EELV et le PCF, mais envisagent de partir seuls au combat en cas d’absence d’accord. Pour mémoire, la sénatrice écologiste sortante, Esther Benbassa, est tête de liste EELV à Paris. Et le 28 juin dernier, Pierre Laurent, sénateur sortant et secrétaire national du PCF, a annoncé sur publicsenat.fr qu’il conduirait la liste de son parti dans la capitale.

 

 

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