« Si Valérie Pécresse perd la présidentielle, cela signifierait l’éclatement de LR », avertit Claude Malhuret

« Si Valérie Pécresse perd la présidentielle, cela signifierait l’éclatement de LR », avertit Claude Malhuret

Pour l’ancien LR Claude Malhuret, désormais soutien de la majorité présidentielle, la progression de l’extrême droite au sein de LR favorise les ralliements à Emmanuel Macron. Il estime que Valérie Pécresse a de plus en plus de difficultés à maintenir unies les deux lignes politiques arrivées en tête du congrès de décembre.
Romain David

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L’union de la droite autour de Valérie Pécresse est-elle sur le point de voler en éclat ? Après sa large victoire au congrès LR de décembre, la candidate a réussi à opérer une synthèse entre les tenants d’une ligne très droitière, incarnée par Éric Ciotti, et une aile plus modérée, dont elle est elle-même issue. Mais voilà, à 60 jours du scrutin, alors que la candidate ne progresse plus dans les sondages, les sirènes du macronisme ne sont pas sans effet sur ce centre-droit. Après Éric Woerth, l’ancien ministre du budget de Nicolas Sarkozy, c’est au tour de Natacha Bouchard, la maire LR de Calais, d’annoncer son soutien à Emmanuel Macron. « Ces ralliements illustrent le fait qu’Edouard Philippe a eu raison avant les autres », relève le sénateur Claude Malhuret, président du groupe les Indépendants à la Chambre Haute, et membre d’Horizons, le parti lancé par l’ancien Premier ministre. « Si des gens viennent, c’est parce qu’il a montré le chemin », se félicite-t-il.

« Il y a un vrai problème chez LR, avec toute une frange prête à voter pour Éric Zemmour, et qui, par conséquent, est attirée par l’extrême-droite », pointe l’élu. Selon lui, cette ligne progresse au sein du parti, et agit comme un repoussoir. Claude Malhuret ne croit pas à l’idée d’une réconciliation des droites, mais pense que la plus extrême s’apprête à investir un espace politique de plus en plus large.

« Le grand écart » de Valérie Pécresse

« Ces droites sont irréconciliables depuis que Jacques Chirac a dit, il y a 30 ans, qu’il y avait un mur entre la droite et l’extrême-droite, ce mur a toujours tenu. Il continuera à tenir, mais il est en train de se déplacer à l’intérieur de LR », analyse l’ancien maire de Vichy. « Si Valérie Pécresse gagne la présidentielle, elle aura beaucoup de mal à faire le grand écart et à réunir les deux pôles de son parti, on le voit bien dans la campagne », poursuit Claude Malhuret. « Et si Valérie Pécresse perd la présidentielle, cela signifierait probablement l’éclatement de LR. Une partie sans doute restera, celle qui ne rejoindra pas l’extrême droite ou Emmanuel Macron, mais ce noyau sera encore plus affaibli qu’il ne l’est aujourd’hui ».

Pour autant, Claude Malhuret ne pense pas qu’Emmanuel Macron soit un candidat de droite. « Il a été un président qui a commencé plus à gauche qu’il n’a fini, mais la société française tout au long de ces dernière années s’est droitisée », observe-t-il. « Pour moi, Emmanuel Macron est le candidat du centre, et de plus en plus le candidat du centre-droit », conclut-il.

Dans la même thématique

Brussels Special European Council – Emmanuel Macron Press Conference
3min

Politique

Élections européennes : avant son discours de la Sorbonne, l’Élysée se défend de toute entrée en campagne d’Emmanuel Macron

Ce jeudi 25 avril, le président de la République prononcera un discours sur l’Europe à la Sorbonne, sept ans après une première prise de parole. Une façon de relancer la liste de Valérie Hayer, qui décroche dans les sondages ? L’Élysée dément, affirmant que ce discours n’aura « rien à voir avec un meeting politique ».

Le

« Si Valérie Pécresse perd la présidentielle, cela signifierait l’éclatement de LR », avertit Claude Malhuret
8min

Politique

IA, simplification des formulaires, France Services : Gabriel Attal annonce sa feuille de route pour « débureaucratiser » les démarches administratives

En déplacement à Sceaux ce mardi dans une maison France Services, quelques minutes seulement après avoir présidé le 8e comité interministériel de la Transformation publique, le Premier ministre a annoncé le déploiement massif de l’intelligence artificielle dans les services publics, ainsi que la simplification des démarches. Objectif ? Que « l’Etat soit à la hauteur des attentes des Français ».

Le