Six mois avec sursis requis contre Alain Soral pour une « quenelle »
Le parquet de Colmar a requis jeudi six mois de prison avec sursis à l'encontre de l'essayiste d'extrême droite Alain Soral pour...

Six mois avec sursis requis contre Alain Soral pour une « quenelle »

Le parquet de Colmar a requis jeudi six mois de prison avec sursis à l'encontre de l'essayiste d'extrême droite Alain Soral pour...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le parquet de Colmar a requis jeudi six mois de prison avec sursis à l'encontre de l'essayiste d'extrême droite Alain Soral pour avoir diffusé sur internet une photo de lui effectuant une "quenelle", geste assimilé à une sorte de salut nazi déguisé.

Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 10 janvier.

La "quenelle" est un geste "antisémite" en lien avec "le mépris" de la communauté juive, a estimé la procureur de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard, qui, outre cette peine assortie d'une mise à l'épreuve, a requis l'indemnisation des parties civiles (SOS Racisme, la Licra du Haut-Rhin et le Consistoire israélite du département).

Elle a également demandé la publication du jugement dans la presse.

Déjà condamné à de multiples reprises, M. Soral, absent à l'audience, "est en état de récidive" et "incite à la haine de l'autre" en diffusant sur internet son geste "délibéré, choquant et provocateur", a pointé la magistrate.

De son vrai nom Alain Bonnet, Alain Soral était poursuivi pour "injure" et "incitation publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion".

Il avait diffusé sur son compte Twitter et sur son site internet "Egalité et Réconciliation" un cliché, pris le 5 mai, le montrant en train de faire une "quenelle" sur les marches du tribunal de Colmar.

La "quenelle" est un geste popularisé par le polémiste Dieudonné, condamné à plusieurs reprises pour des déclarations antisémites.

Sur son site, M. Soral, qui était venu dans la région de Mulhouse (Haut-Rhin) pour une conférence intitulée "Pédocriminalité : réseaux et code pénal", avait accompagné le cliché d'un texte évoquant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et la Licra.

En avril, quelques semaines avant sa venue en Alsace, il avait été condamné à Paris pour négationnisme à un an de prison ferme avec mandat d'arrêt.

Ce mandat n'avait toutefois pas été appliqué, le parquet de Paris le jugeant sans base légale dans une affaire relevant du droit de la presse. Le Consistoire du Haut-Rhin avait demandé l'interpellation de M. Soral lors de sa venue en Alsace, en vain, et l'essayiste avait tenu sa conférence, avant de se faire photographier devant le tribunal.

"Matériellement, ce dossier est vide", a balayé son avocat, Me Damien Viguier, plaidant la relaxe. La "quenelle" n'est rien d'autre qu'un "bras d'honneur ou un doigt d'honneur" et non "un salut nazi inversé", a-t-il avancé.

Les parties civiles ont réclamé la condamnation de l'essayiste, "multirécidiviste de la haine", selon Me Rodolphe Cahn, conseil du Consistoire. Si la "quenelle" n'est pas un geste pénalement répréhensible "en tant que tel", sa diffusion, en revanche, l'est, a-t-il insisté.

Alain Soral "instrumentalise la justice", a tonné Me Jean-Christophe Loew (SOS Racisme). "Pourvu qu'on parle de lui, en bien ou en mal, ça fait du buzz", a-t-il poursuivi, déplorant "la cohorte des parties civiles non indemnisées" par M. Soral au fil de ses condamnations.

Partager cet article

Dans la même thématique

juppé Ok
9min

Politique

Présidentielle : de 1995 à 2022, que donnaient les sondages plus d’un an avant l’élection ?

Edouard Balladur élu en 1995, DSK en 2012, Alain Juppé en 2017… Et Jordan Bardella en 2027 ? Voici les résultats des élections présidentielles, si l’on était dans un monde parallèle. Celui des sondages, à 18 mois environ du scrutin. Car si les sondages peuvent donner la tendance du moment, ils ne sont pas des prédictions, l’histoire nous l’a monté. Mais parfois, ils ont aussi vu juste, très en amont…

Le

Paris: Questions au gouvernement Senat
4min

Politique

Budget 2026 : quel calendrier pour la reprise des débats ?

Après l’adoption de la loi spéciale pour assurer la continuité de l’Etat, le gouvernement devra reprendre les débats au Parlement, début janvier, pour espérer faire adopter un budget pour l’année 2026. Une opération délicate dans un paysage politique fragmenté et avec un calendrier contraint.

Le