Selon un sondage Ifop, seuls 44 % des électeurs français prévoient de se rendre aux urnes le 9 juin. Dans un scrutin européen marqué par l’abstention, le vote des jeunes sera particulièrement scruté. En 2019, leur mobilisation tardive avait fait grimper le vote écologiste. Feront-ils mentir les sondages en 2024 ?
SNCF : « C’est toute une France qu’on va délaisser », prévient Emmanuel Maurel
Par Héléna Berkaoui
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Le secrétaire général de la CGT annonçait une « manifestation nationale des cheminots » pour protester contre la réforme annoncée de la SNCF, vendredi. « Oui, j’y participerai », confirme Emmanuel Maurel. C’est le rapport Spinetta qui a mis le feu aux poudres. Diligenté par l’exécutif, ce rapport esquisse les principales réformes qui pourraient être mises en œuvre en vue d’une réforme de la SNCF. « Derrière le rapport Spinetta, il y a certain nombre de choses qui sont très inquiétantes », affirme Emmanuel Maurel, ce lundi sur Territoires d’Infos. Selon lui, « la remise en cause du statut du cheminot (…) c’est le prélude à la privatisation » du service public ferroviaire.
« Ce qui me choque le plus, c’est évidemment la volonté de supprimer un certain nombre de lignes qui sont considérées comme étant non rentables », fulmine l’eurodéputé PS. Cette piste figure effectivement parmi les recommandations du rapport Spinetta. Selon Emmanuel Maurel, la suppression des lignes non rentables pourrait « avoir des conséquences concrètes pour le paysage territorial de la France. » « Aujourd’hui vous avez de plus en plus de villes moyennes voire de petites villes où il n’y a plus de postes, où il y a de moins en moins d’écoles et maintenant il va y avoir la suppression de gares », observe l’eurodéputé qui juge que « c’est toute une France qu’on va délaisser, qu’on va abandonner au profit des seules métropoles ». Une inquiétude largement partagée au Sénat (lire notre article).
« La SNCF c’est un service public donc l’objectif de rentabilité n’est pas premier » veut rappeler Emmanuel Maurel. Mais la dette de la SNCF, qui avoisine les 45 milliards d’euros selon le rapport, inquiète le gouvernement. Vendredi, Bruno Le Maire expliquait que si un redressement de la SNCF n’était pas opéré on irait « droit dans le mur ». Ce déficit important est dû à « des erreurs de gestion incontestables », d’après Emmanuel Maurel. « La dette est due en partie à des investissements hasardeux et surtout au fait d’avoir privilégié systématiquement les lignes à grande vitesse », analyse-t-il. Pour autant, le député européen pointe « un retard massif d’investissements pour tout ce qui n’est pas lignes à grande vitesse ».