Sondage : forte chute de popularité pour Jean-Luc Mélenchon dans notre baromètre Odoxa

Sondage : forte chute de popularité pour Jean-Luc Mélenchon dans notre baromètre Odoxa

Le leader de la France insoumise fait les frais de son soutien apporté à Adrien Quatennens. Dans le baromètre d’Odoxa, réalisé pour les chaînes parlementaires et la presse quotidienne régionale, il enregistre le plus fort recul des personnalités politiques du palmarès. L’adhésion à Emmanuel Macron et Élisabeth Borne remonte en revanche.
Guillaume Jacquot

Par Public Sénat

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

L’affaire Adrien Quatennens laisse des traces dans l’opinion publique. Dans le baromètre politique d’Odoxa, réalisé pour Public Sénat, LCP-Assemblée nationale et la presse quotidienne régionale, Jean-Luc Mélenchon est la personnalité politique dont la cote de popularité a le plus reculé au mois de septembre. Le leader de la France insoumise paye visiblement très cher son soutien apporté au député du Nord, qui a reconnu avoir giflé son épouse lors d’une dispute. Jean-Luc Mélenchon avait salué la « dignité » et le « courage » du coordinateur du mouvement (aujourd’hui en retrait), qui avait livré des explications après la révélation d’une main courante déposée par sa conjointe. Dans le palmarès de l’adhésion, publié par le baromètre mensuel, l’ancien candidat à l’élection présidentielle recule de six points en un mois : 22 % des personnes interrogées disent soutenir ou éprouver de la sympathie à son égard, et 53 % expriment un rejet (+ 1 point en un mois). Son recul est même plus important que celui d’Adrien Quatennens, dont la cote perd 4 points, à 9 %.

Palmarès de l'adhésion - Odoxa septembre 2022

Le recul est encore plus marqué auprès des sympathisants de gauche. La cote de popularité de Jean-Luc Mélenchon chute de huit points, mais reste encore solide puisqu’elle est désormais de 55 %. Pour Adrien Quatennens, le plongeon est de 12 points, ce qui ramène sa cote à 21 %. La polémique a été très commentée en ligne. Selon le cabinet Mascaret, partenaire de cette étude, près de 300 000 mentions ont été constatées, avec plus de 46 % de messages négatifs. Selon Benjamin Grange et Yves Censi, « la France insoumise comme Adrien Quatennens pâtissent à plein du syndrome de l’arroseur arrosé », le mouvement, comme le député, s’étaient montrés intraitables à chaque fois qu’une affaire de mœurs se présentait chez leurs adversaires.

Palmarès de l'adhésion suivant les proximités partisanes - Odoxa septembre 2022

Près de sept Français sur dix attendent des politiques davantage de transparence

L’enquête Odoxa nous apprend d’ailleurs que 69 % des Français attendent des responsables politiques qu’ils se montrent de plus en plus transparents sur leur vie privée. Mais c’est surtout sur les questions touchant à l’argent (déclarations fiscales ou d’intérêts) que cette attente se manifeste (67 %), moins que sur les mœurs (29 %). Chez les moins de 25 ans, l’exemplarité doit également se manifester sur le terrain des comportements en matière d’écologie. Ils sont 50 % à citer cet impératif.

Dans cette rentrée politique, d’autres personnalités apparaissent également fragilisées. La popularité de Marine Le Pen décroche de 4 points. Mais avec une cote de 32 %, la présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale reste en deuxième position du palmarès de l’adhésion, juste derrière Edouard Philippe (42 %, -2 points). Dans la majorité, François Bayou ne tire ni parti de ses nouveaux habits de secrétaire général du Conseil national de la refondation (CNR), ni de sa prise de position contre un passage en force sur la réforme des retraites. Avec 5 points de moins, sa cote de popularité tombe à 20 %.

Rebond de la popularité d’Emmanuel Macron et d’Élisabeth Borne

Ce n’est en revanche pas le cas du couple exécutif. En ce mois de septembre, leur popularité s’améliore. La cote de popularité du président de la République regagne trois points, par rapport au précédent baromètre, réalisé après les législatives du mois de juin. Avec 41 % de personnes affirmant qu’il est un bon président de la République, il retrouve un niveau très proche de sa moyenne depuis 2017 (environ 40 %). Sa cote a progressé dans toutes les familles politiques, sauf chez les sympathisants des Républicains. Auprès de cet électorat de droite, le chef de l’Etat recule de douze points, pour ne conserver plus que 45 % de bonnes opinions.

Odoxa relève une « progression encore plus spectaculaire » pour sa Première ministre Élisabeth Borne. Sa popularité, qui a rebondi de 8 points depuis juin, se hisse désormais à 41 %, un « bon score » de façon générale pour une personne à la tête du gouvernement.

Popularité des Premiers ministres  - Odoxa septembre 2022

Cette reprise de couleurs dans le baromètre pourrait toutefois n’être que passagère. La montée en puissance du débat sur la réforme des retraites et l’approche d’un hiver, potentiellement difficile sur le front de l’inflation et de la crise énergétique, pourraient effacer ce gain. Emmanuel Macron « peut savourer le moment car tout cela risque fort de (re) changer le mois prochain », anticipent déjà Gaël Sliman, président d’Odoxa et Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa.

Méthodologie : Enquête réalisée auprès dun échantillon de Français interrogés par Internet les 21 et 22 septembre 2022, auprès d’un échantillon de 1 005 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de linterviewé après stratification par région et catégorie dagglomération.

Dans la même thématique

Turin – Marifiori Automotive Park 2003, Italy – 10 Apr 2024
6min

Politique

Au Sénat, la rémunération de 36,5 millions d’euros de Carlos Tavares fait grincer des dents. La gauche veut légiférer.

Les actionnaires de Stellantis ont validé mardi 16 avril une rémunération annuelle à hauteur de 36,5 millions d’euros pour le directeur général de l’entreprise Carlos Tavares. Si les sénateurs de tous bords s’émeuvent d’un montant démesuré, la gauche souhaite légiférer pour limiter les écarts de salaires dans l’entreprise.

Le

Operation Wuambushu a Mayotte : Demolition en cours d’un vaste bidonville – Operation Wuambushu in Mayotte: Ongoing demolition of a vast slum
8min

Politique

« Mayotte place nette » : « La première opération était de la communication et la deuxième sera de la communication », dénonce le sénateur Saïd Omar Oili

Le gouvernement a annoncé ce mardi 16 avril le lancement du dispositif « Mayotte place nette », un an après le maigre bilan de l’opération baptisée « Wuambushu ». Saïd Omar Oili, sénateur de Mayotte, regrette le manque de communication du gouvernement avec les élus du département et met en doute l’efficacité de ce « Wuambushu 2 ».

Le

Paris : Question time to the Prime Minister Gabriel Attal
6min

Politique

100 jours à Matignon : « La stratégie Attal n’a pas tenu toutes ses promesses », analyse Benjamin Morel

Le Premier ministre marquera jeudi le passage de ces cent premiers jours au poste de chef du gouvernement. Si Gabriel Attal devait donner un nouveau souffle au deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron, sa stratégie n’est néanmoins pas payante car il « veut en faire trop sans s’investir fortement sur un sujet », selon Benjamin Morel, maître de conférences en droit public.

Le