Sondage : les Français toujours très opposés à la réforme des retraites
Alors qu’Elisabeth Borne présente ce mardi les détails de la réforme des retraites, les Français restent très opposés à tout report de l’âge légal, selon le dernier baromètre Odoxa pour AGIPI challenges-BFM.

Sondage : les Français toujours très opposés à la réforme des retraites

Alors qu’Elisabeth Borne présente ce mardi les détails de la réforme des retraites, les Français restent très opposés à tout report de l’âge légal, selon le dernier baromètre Odoxa pour AGIPI challenges-BFM.
Public Sénat

Par Steve Jourdin

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les Français disent non

Les semaines passent et rien ne change. Comme au mois de décembre, les Français sont majoritairement opposés à la réforme proposée par le gouvernement Borne, avant même d’en connaître les détails. En effet, selon le dernier baromètre Odoxa pour AGIPI challenges-BFM réalisé les 4 et 5 janvier, même si la première ministre annonçait finalement un report à « seulement » 64 ans, voire 63 ans, cela ne serait pas vécu comme une « bonne surprise ».

Seulement 16 % approuveraient un report à 64 ans, et 26 % un report à 63 ans. Tous reports confondus (63, 64 ou 65 ans), 38 % des Français seraient prêts à accepter un report au-delà de 62 ans. De manière générale, les Français s’opposent donc à ce que le gouvernement touche au système de retraites, alors que de son côté l’exécutif met en avant le rapport du COR et le risque d’un dérapage budgétaire dans les années à venir.

sondage_tableau_1.jpg

 

Un contexte politique et social morose

Depuis plusieurs mois, le gouvernement met en avant deux arguments pour justifier la réforme : la mise en danger de la pérennité du système si rien n’est fait, et l’impact positif d’un report sur la réduction de l’ensemble des déficits publics. Or, selon le baromètre Odoxa, si un Français sur deux (49 % vs 50 %) pense qu’une réforme des retraites pourrait « être nécessaire pour garantir notre système de retraite par répartition », ils ne croient pas (58 %) que celle-ci soit « nécessaire pour réduire les déficits publics ». Le choix des mots et des arguments retenus par le gouvernement dans les prochaines heures devrait peser sur l’accueil des annonces.

Reste à connaître la détermination des Français. Iront-ils jusqu’à s’opposer dans la rue au projet de l’exécutif ? Force est de constater qu’ils ne font pas confiance au gouvernement pour mener une réforme des retraites « efficace et pérenne » (71 % de défiance) et encore moins pour mener une réforme qui soit « juste socialement » (72 %). De manière générale, 2023 ne se présente pas sous les meilleurs auspices : 78 % des Français n’ont toujours pas confiance en l’avenir de la situation économique. Un indice de confiance historiquement bas.

Méthodologie

Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français interrogés par Internet les 4 et 5 janviers 2023. Echantillon de 1005 Français représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.

Pour un pourcentage de 20 % ou 80 %, la marge d’erreur est de 2,5 points pour un échantillon de 1000 personnes. Soit, pour un score de 20 %, le pourcentage réel est compris dans l’intervalle 17,5 % - 22,5 %.

Partager cet article

Dans la même thématique

Sondage : les Français toujours très opposés à la réforme des retraites
3min

Politique

Erasmus+ : la hausse de 50% du budget est un « très bon point de départ » pour Nelly Fesseau, directrice de l’Agence française du programme

Fort de son succès, le programme d’échange Erasmus+ pourrait voir bondir son budget de 50% sur la période 2028-2034. Annoncée par la Commission européenne dans le cadre financier pluriannuel, cette augmentation s’explique par la nécessité de répondre à la demande toujours plus importante des européens en quête d’aventures. Derrière cette progression, plusieurs enjeux majeurs se dessinent : démocratisation de la mobilité, construction d’une éducation européenne, ouverture à la professionnalisation. Autant de sujets débattus par les invités de l’émission Ici l’Europe, diffusée sur France 24, LCP et Public Sénat (tous les samedis à 16h30).

Le

Nicole Bonnefoy
5min

Politique

Suspendue à titre conservatoire du PS, la sénatrice Nicole Bonnefoy dénonce une décision « irrégulière »

Jeudi soir, lors d’un bureau national, le Parti socialiste a décidé de suspendre à titre conservatoire la sénatrice de la Charente Nicole Bonnefoy, pour s’être présentée à la présidence de son département contre la candidate investie. Une sanction qualifiée d’ « irrégulière » par la sénatrice, ce que conteste la direction du parti. « Quand on est dans un parti politique, on respecte les règles collectives», répond un cadre PS. Nicole Bonnefoy reste cependant sénatrice et membre du groupe PS au Sénat.

Le

Paris : Francois Bayrou recoit Gabriel Attal
8min

Politique

Pour sa rentrée, Gabriel Attal mise sur la « refondation », avec 2027 en ligne de mire

Gabriel Attal fait sa rentrée politique, ce week-end, à Arras, où il espère marquer les esprits lors d’un « grand meeting ». Il entend « dresser ce chemin d’espoir qui est de repenser globalement notre modèle », explique la députée Renaissance Prisca Thévenot, proche de l’ex-premier ministre. L’objectif du parti est bien « d’avoir un candidat à l’élection présidentielle », confie un cadre. Mais son ambition à peine voilée interroge, jusqu’en interne…

Le

SIPA_01229912_000027
6min

Politique

Communication du Premier ministre: « Sébastien Lecornu a compris que le ministère de la parole, ce n’est plus possible »

Après la mobilisation du 18 septembre contre les politiques d’austérité, c’est par un simple communiqué que le Premier ministre a réagi. Depuis son arrivée à Matignon, Sébastien Lecornu est relativement discret et privilégie les messages sur ses réseaux sociaux pour faire passer ses annonces. Mais sans gouvernement, sans majorité et alors qu’une crise sociale couve, le Premier ministre a-t-il intérêt à faire autrement ? Analyse.

Le