Stock options chez Danone : la réponse de Muriel Pénicaud

Stock options chez Danone : la réponse de Muriel Pénicaud

La ministre du Travail Muriel Pénicaud aurait touché un million d'euros de stock options, alors qu'elle était DRH de Danone en 2013, après un plan social d'au moins 200 départs volontaires. Les sénateurs communistes ont brandi dans l'hémicycle la Une du journal l'Humanité, qui a fait ces révélations.
Alexandre Poussart

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Ce jeudi après-midi au Sénat, Muriel Pénicaud a réagi aux informations du journal l'Humanité selon lesquelles elle aurait touché un million d'euros de stocks options chez Danone alors qu'elle était directrice générale des ressources humaines du groupe. Cette rémunération a fait suite à un plan social d'au moins 233 départs volontaires dans l'entreprise. Selon le journal l'Humanité, ce plan social avait entraîné une forte hausse du cours des stock options chez Danone.

"Une rémunération décidée des années avant le plan social"

“Cette rémunération a été décidée des années avant le plan de départs volontaires qui a concerné 233 personnes", a indiqué Muriel Pénicaud en réponse à une question d'Eliane Assassi, présidente du groupe communiste au Sénat. "Nous sommes ici pour fabriquer la loi, nous ne sommes pas ici pour répondre aux approximations, voire à la démagogie, qui concernent, en l'occurrence, ma personne", a-t-elle ajouté. 

Les sénateurs communistes brandissent la Une du journal l'Humanité

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Les sénateurs communistes ont réalisé un "happening" pour réagir à ces révélations en brandissant tous dans l'hémicycle du Sénat la Une du journal l'Humanité.

Une manifestation qui accompagnait la prise de parole de la présidente du groupe communiste Eliane Assassi : "Cette énorme plus-value est grave sur le plan éthique et peut-être même sur le plan juridique car à vos fonctions de DRH vous avez réalisé ce plan social et en avez récolté les fruits pour votre profit personnel."

Stock options de Muriel Pénicaud : les sénateurs communistes brandissent la une de l'Humanité
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Jeudi matin, la sénatrice écologiste Corinne Bouchoux s'était interrogée, sur les "excellentes opérations" financières de Muriel Pénicaud, l'actuelle ministre du Travail, quand elle était DRH de Danone.

"Gagner en une journée ce que gagnent des milliers de smicards"

Corinne Bouchoux s'interroge sur "les excellentes opérations financières" de Muriel Pénicaud
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"Je me faisais une joie de poser des questions à Madame la ministre concernant les excellentes opérations financières qu'elle est en mesure de faire, connaissant fort bien le système capitalistique", a lancé la sénatrice du Maine-et-Loire, pendant l'examen du projet de loi d'habilitation de la réforme du code du travail par ordonnances, défendue ce jeudi matin par le secrétaire d'Etat, Jean-Baptiste Lemoyne. "Quand on a des personnes qui sont capables de gagner en une journée ce que gagnent des milliers de smicards, je pense que nous ne vivons pas dans le même monde."  

"C'est difficile d'en demander toujours plus aux salariés" 

Le sénateur socialiste du Doubs Martial Bourquin avait lui aussi réagi à l'information de l'Humanité : "c'est difficile de demander aux salariés d'en faire toujours plus quand on a des situations comme celles-là".

Des ordonnances pour assouplir les règles de licenciement

Ces réactions surviennent alors que les sénateurs examinent, ce jeudi, l'article 3 du projet de loi d'habilitation de la réforme du code du travail par ordonnances.

L'article 3 prévoit notamment de modifier le périmètre d’appréciation de la cause économique lors d'un licenciement pour motif économique. A l’heure actuelle, pour évaluer les difficultés d’un groupe international qui licencie en France, la santé la santé des autres sites implantés dans le reste du monde (et évoluant dans le même secteur d’activité) est aussi prise en compte. Le projet de loi entend modifier ce périmètre sans dire s’il choisira le périmètre français ou européen pour évaluer la santé d’un groupe international qui licencie en France.

Les sénateurs débattent également du CDI de chantier et de la modification des règles du CDD par accord de branche et non plus par la loi.

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