Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures relatives à l’école, la famille et les réseaux sociaux dans le cadre d’un discours où il a demandé un « sursaut d’autorité ». Si le diagnostic sur la violence des jeunes est partagé par les sénateurs de tous bords, ils veulent maintenant savoir comment cela se traduira concrètement.
Succession de Didier Guillaume : « La sérénité est essentielle à la survie du groupe PS »
Par Public Sénat
Publié le
Chez les socialistes du Sénat, l’annonce du retrait de la vie politique de Didier Guillaume a surpris pratiquement tout le monde (voir notre article). « On peut le regretter parce qu’on vient de l’élire il n’y a pas si longtemps que ça. Mais c’est son choix et ça lui appartient » rappelle Henri Cabanel, sénateur de l’Hérault. Selon une information du bi-hebdomadaire Midi Olympique, Didier Guillaume pourrait prendre la présidence du Groupement d’Intérêt Public qui organisera la coupe du monde du rugby en 2023.
Si Didier Guillaume reconnaît ce mardi « s’être éclaté au Sénat », ses derniers mois à la tête du groupe n’ont pas toujours été une partie de plaisir. Réélu, président du groupe au premier tour à une voix de plus que la majorité (36 sur 70), après les dernières sénatoriales de septembre, son positionnement constructif à l’égard d’Emmanuel Macron, était contesté chez certains sénateurs socialistes (voir notre article). Ses félicitations à Olivier Dussopt, lorsque ce dernier intégra le gouvernement, révélèrent au grand jour ces tensions.
« Maintenir l’unité »
Mardi, même ses opposants au sein du groupe saluent « son action en tant que président pour maintenir une unité qui était loin d’être acquise » comme l’explique Xavier Iacovelli, sénateur des Hauts-de-Seine. Le profil « d’un rassembleur » ou d’une « rassembleuse » du prochain président ou présidente du groupe socialiste ressort chez tous les sénateurs interrogés.
« Pas quelqu’un de sectaire pour lui succéder »
Proche de Didier Guillaume, la sénatrice de Marseille, Samia Ghali « ne souhaite pas voir quelqu’un de sectaire lui succéder ». « La sérénité est essentielle à la survie du groupe PS. Il y a ceux qui prônent l’opposition de principe et ceux, comme Didier Guillaume qui laissent à chacun soin de faire ses choix. Je suis dans un groupe politique, pas à l’armée ». Pour Xavier Iacovelli, un « président de groupe doit savoir faire travailler le collectif, plutôt que d’utiliser ce poste comme tremplin. Depuis sa réélection, Didier Guillaume n’était plus en phase avec le groupe. Le renouvellement est partout. Et je pense qu’au groupe PS, qui est le deuxième groupe du Sénat, nous avons aussi besoin d’une nouvelle tête » estime ce jeune sénateur élu en 2017 et qui pour le moment « ne s’interdit rien ».
« Il faut qu’il y ait un vote le plus rassembleur possible »
Rachid Temal, sénateur et coordinateur national du PS, fait lui aussi partie des « nouvelles têtes » de la Haute assemblée. « Il faut qu’il y ait un vote le plus rassembleur possible. Moi, je suis un jeune sénateur. Je travaille… Et c’est suffisant à ma tache » élude-t-il.
Martial Bourquin : « Je ne sais pas encore si je vais me représenter »
Martial Bourquin, sénateur du Doubs, avait lui recueilli 12 voix lors de la dernière élection à la présidence du groupe en septembre dernier. « Je ne sais pas encore si je vais me représenter. L’idée c’est d’avoir un groupe qui reste uni. La principale qualité d’un président c’est d’avoir une conception collective de son management » observe-t-il. Toutefois, Martial Bourquin souhaite que sous l’impulsion du prochain ou de la prochaine présidente, « le groupe PS soit capable de s’opposer à certaines réformes comme la loi de finances ». « Le groupe ne doit pas temporiser mais avoir des positions fermes ».
Au micro de Public Sénat, Frédérique Espagnac, sénatrice proche de François Hollande, a listé un « cahier des charges à remplir pour qu’un candidat ou une candidate puisse potentiellement être élu mardi prochain : à savoir, « défendre les valeurs, les incarner et faire du collectif »