Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Sur l’immigration, « il n’y a pas de moratoire possible », estime Éric Woerth
Par Romain David
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Une fois de plus, l’immigration s’est imposée comme l’un des thèmes centraux du débat - le troisième - qui a opposé les cinq candidats à l’investiture LR pour la présidentielle dimanche soir. Chacun y allant de sa proposition pour limiter l’arrivée d’étrangers dans le pays : du « passeport républicain » défendu par Xavier Bertrand au droit du sang pour lequel milite d’Éric Ciotti, en passant par le système de quotas voulu par Valérie Pécresse, ou encore le « moratoire » de Michel Barnier. Déjà samedi, dans les colonnes du Parisien, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dénonçait « l’obsession immigrationniste » de son ancienne famille politique, estimant que Les Républicains « singent Zemmour où Le Pen ».
« Gérald Darmanin monte un peu le ton, il était lui-même Républicain il n’y a pas si longtemps, il est ministre de l’Intérieur, il faut qu’il rétablisse l’ordre… déjà dans sa propre pensée ! », a ironisé lundi au micro de « Bonjour chez vous », sur Public Sénat, le député LR Éric Woerth. L’ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy affiche toutefois une position plus mesurée que celle des candidats à l’investiture de son parti sur ce sujet. « Il y a un niveau d’immigration plus élevé qu’il y a dix ans, mais pas énormément plus élevé. La question c’est celle de l’intégration ou de l’assimilation », estime-t-il. « Toutes les politiques publiques doivent en découler comme les politiques européennes. Il ne peut pas y avoir de politiques migratoires différentes entre les États. »
« Le grand remplacement, ce sera celui de Le Pen par Zemmour ! »
« Il faut une immigration en France. C’est absolument nécessaire, il n’y a pas de moratoire possible », assure Éric Woerth. « Mais il faut une volonté absolue de contrôler cette immigration », assure celui qui est également président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Il tient ainsi à tordre le cou à la théorie complotiste du grand remplacement, souvent évoquée à l’extrême droite de l’échiquier politique, notamment par le polémiste Éric Zemmour et Marion Maréchal. Mais qui fait aussi des émules à la droite de la droite, puisqu’Éric Ciotti a indiqué à plusieurs reprises au cours des dernières semaines y adhérer. « Le grand remplacement, ce sera celui de Le Pen par Zemmour ! », tacle Éric Woerth. « Il n’y a pas de grand remplacement, tout le monde peut venir sur des plateaux de télévision et amener des chiffres faux », s’agace-t-il.
Également interrogé sur le candidat qui aura sa préférence lors du vote des militants LR les 2 et 4 décembre, Éric Woerth avoue n’avoir pas encore fait son choix. « Je trouve que personne n’émerge vraiment, ils sont tous bons », balaye-t-il. Avec un regret toutefois : « On ressasse les mêmes idées qu’en 2007 et 2012. On est toujours sur les mêmes sujets », relève-t-il, en pointant l’importance accordée aux thématiques régaliennes.
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