Suspension des soignants non vaccinés : « Ce ne sont pas des délinquants », plaide Alexis Corbière
Invité vendredi de Bonjour chez vous sur Public sénat, le député LFI Alexis Corbière réclame la levée de la suspension des personnels soignants non vaccinés. Il invoque la menace de déprogrammations chirurgicales et un risque social pour les salariés concernés.

Suspension des soignants non vaccinés : « Ce ne sont pas des délinquants », plaide Alexis Corbière

Invité vendredi de Bonjour chez vous sur Public sénat, le député LFI Alexis Corbière réclame la levée de la suspension des personnels soignants non vaccinés. Il invoque la menace de déprogrammations chirurgicales et un risque social pour les salariés concernés.
Romain David

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

L’obligation vaccinale pour les personnels soignants est entrée en vigueur le 15 septembre. Le même jour, quelque 3000 membres des personnels des établissements de santé ont été suspendus, car ils n’avaient pas reçu au moins une première injection d’un vaccin contre le covid-19, a fait savoir Olivier Véran, le ministre de la Santé, sur RTL. Une situation qui a vivement indigné Alexis Corbière, député La France insoumise, vendredi matin alors qu’il était l’invité politique de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat. « Je suis pour lever la suspension des 3000 membres du personnel hospitalier et de santé qui sont suspendus depuis deux jours », a-t-il lâché.

« Nous avons besoin d’eux », alerte l’élu qui estime que ces personnes pourraient continuer à remplir leurs fonctions grâce à un dispositif de dépistage. « Pourquoi pas, tous les matins, leur proposer un test PCR pour qu’ils puissent travailler dans les mêmes conditions qu’avant », propose-t-il, précisant néanmoins qu’il est « défavorable au système du passe sanitaire. »

« Si nous réduisons le personnel, cela amène nécessairement à ce qu’il y ait des déprogrammations »

Alexis Corbière craint désormais que la suspension de ces salariés n’entraîne « des fermetures de lits et de services ». « La surcharge hospitalière lors des premiers confinements a amené entre 2000 et 6000 morts du fait des déprogrammations chirurgicales », avance ce proche de Jean-Luc Mélenchon, sans plus de précisions quant à ce chiffre. « Si nous réduisons le personnel, cela amène nécessairement à ce qu’il y ait des déprogrammations ». En novembre dernier, le généticien Axel Kahn, ancien président de la Ligue contre le cancer, avait évoqué « plusieurs milliers de morts supplémentaires par cancer » dans les années à venir en raison des déprogrammations de certaines opérations.

« Les soignants ne sont pas des délinquants, ils sont compétents, et pour tout dire nous en avons besoin », martèle encore Alexis Corbière, pour qui la suspension est « une mesure qui va trop loin », et qui « va créer des conditions sociales terribles ». Jeudi, Olivier Véran a tenu à rappeler que ces 3000 suspensions concernaient un secteur qui compte « 2,7 millions de salariés ». Le locataire de la rue de Ségur a également évoqué « une dizaine de démissions à ce stade ».

Partager cet article

Dans la même thématique

8min

Politique

Budget 2026 : une loi spéciale pour sortir de l’impasse ? « Une solution qui permet uniquement de retarder le problème »

La navette parlementaire continue, et le calendrier budgétaire, lui, se resserre. Le rejet du budget par les députés ce week-end laisse peu d’espoir à un accord sur les lois de finances et de financement de la sécurité sociale de voir le jour dans les temps. De quoi contraindre le gouvernement à plancher sur un projet de loi spéciale, faute de recours au 49-3 et aux ordonnances, une solution pour le moins temporaire.

Le

Rassemblement National meeting in Bordeaux
4min

Politique

Sondage : Jordan Bardella remporterait la présidentielle 2027 quel que soit son adversaire

À dix-huit mois de l’élection présidentielle, Jordan Bardella consolide son statut de personnalité politique préférée des Français et domine largement les intentions de vote pour la présidentielle de 2027. Selon le dernier baromètre Odoxa, il l’emporterait aujourd’hui face à tous ses adversaires potentiels, confirmant une dynamique qui rebat les cartes du paysage politique.

Le