Ce jeudi 25 avril, le président de la République prononcera un discours sur l’Europe à la Sorbonne, sept ans après une première prise de parole. Une façon de relancer la liste de Valérie Hayer, qui décroche dans les sondages ? L’Élysée dément, affirmant que ce discours n’aura « rien à voir avec un meeting politique ».
Sylvie Goulard : « Plus les indécis réfléchiront, plus Emmanuel Macron devrait y gagner »
Par Alice Bardo
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À quatre jours du second tour de l’élection présidentielle, 18% des Français seraient encore indécis. Mais Sylvie Goulard reste confiante : « Plus ils réfléchiront, plus ils seront du côté de la raison et plus Emmanuel Macron devrait y gagner. » Elle les enjoint à prendre en compte la « dimension internationale » de leur vote. Dans son viseur, Marine Le Pen et son patriotisme.
« Marine Le Pen veut nous vendre deux monnaies »
La députée européenne dénonce le « flottement total » de la candidate frontiste sur l’euro : « Samedi, Mme Le Pen a dit, d’un côté, que l’euro était mort et, de l’autre, qu’elle le maintenait et qu’elle rajoutait une deuxième monnaie. » Après le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen a adopté une position ambigüe sur la sortie de l’euro, qu’elle appelait pourtant de ses vœux jusqu’alors : tout en maintenant une monnaie « commune » - et non plus « unique » - elle a affirmé vouloir revenir à une monnaie nationale. « Maintenant elle est là à vouloir nous vendre deux monnaies », fustige Sylvie Goulard, qui voit dans le comportement de la rivale d’Emmanuel Macron un « demi-tour ».
« Le cadre de l’Union européenne et de la monnaie unique ne se remettent pas en cause », avertit-elle avant d’admettre que l’UE doive être réformée. Une réforme que son candidat veut mener « en s’y prenant autrement que ses prédécesseurs », c’est-à-dire sans renégocier les traités précise la députée européenne. Elle salue le pari d’En Marche ! de faire une campagne en étant « positif » sur l’Europe - mais « pas béat » tient-elle à ajouter – et veut que les « avantages à être dans le marché » soient soulignés au même titre que les inconvénients. « Un grand nombre d’emplois est lié aux exportations », illustre Sylvie Goulard.
« Nous n’excluons personne »
Sur un plan plus politique, elle vante la volonté de « rassembler » de son candidat : « Nous nous adressons à tous (…) Nous n’excluons personne. » Elle va même jusqu’à souligner « l’intérêt pour la mer » de Jean-Luc Mélenchon, comme un appel aux Insoumis, dont les deux tiers de ceux qui se sont exprimés sur la plateforme du leader de la France Insoumise s’apprêtent à voter blanc ou à s’abstenir. Elle refuse d’ailleurs de qualifier les électeurs du candidat malheureux au premier tour de « frondeurs », préférant attendre les législatives et la construction d’une majorité « de manière un peu différente de la manière dont fonctionne la Ve République ». « Il n’y a pas à regretter un système qui a failli », lâche t-elle. « Nous essayons de construire quelque chose de nouveau avec tous les inquiétudes que cela implique. »