Sylvie Goulard visée par une plainte pour son rôle de consultante dans un think tank
Anticor a porté plainte contre l'ancienne ministre MoDem Sylvie Goulard concernant ses prestations réalisées pour un groupe de...

Sylvie Goulard visée par une plainte pour son rôle de consultante dans un think tank

Anticor a porté plainte contre l'ancienne ministre MoDem Sylvie Goulard concernant ses prestations réalisées pour un groupe de...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Anticor a porté plainte contre l'ancienne ministre MoDem Sylvie Goulard concernant ses prestations réalisées pour un groupe de réflexion américain, l'Institut Berggruen, alors qu'elle était députée européenne, a appris l'AFP vendredi auprès de l'association anticorruption.

Dans sa plainte, envoyée cette semaine au parquet national financier (PNF), Anticor demande à la justice d'enquêter sur de possibles faits de "corruption", "trafic d'influence" et "abus de confiance" de la part de l'ex-eurodéputée, actuellement numéro trois de la Banque de France.

L'association anticorruption s'interroge sur la réalité du travail effectué pour le think tank américain, mais aussi et surtout sur les éventuelles contreparties en échange des rémunérations versées dans le cadre de ce contrat.

Mme Goulard a reconnu avoir travaillé comme "conseillère spéciale" pour plus de 10.000 euros mensuels entre octobre 2013 et janvier 2016 auprès du Council for the Future of Europe, un groupe de réflexion fondé par l'Institut Berggruen, alors qu'elle était eurodéputée.

Cet organisme a été fondé par un milliardaire germano-américain, Nicolas Berggruen, jadis qualifié de financier "vautour" par le magazine Forbes. Il est financé, selon le New York Times, par la fiducie de bienfaisance de M. Berggruen, enregistrée aux Bermudes.

Reconnaissant que son salaire pouvait "soulever des interrogations", Mme Goulard a assuré cet automne que cet emploi, autorisé par le règlement, avait été déclaré et qu'elle n'avait "aucune relation d'aucune sorte avec les activités commerciales" de M. Berggruen.

"On a fait des activités qui relevaient de la réflexion, de l'animation de groupe, de l'organisation de réunions. C'est un travail qui est avéré", a insisté l'ancienne ministre des Armées à l'occasion d'une audition devant le Parlement européen.

Contacté par l'AFP, l'Institut Berggruen a nié tout emploi fictif, évoquant notamment l'organisation d'une "table ronde à Bruxelles" et de "conférences à Paris et Madrid". D'après Anticor, l'un de ces conférences a cependant eu lieu quatre mois avant son embauche.

La polémique sur cette prestation, ajoutée à l'affaire des emplois présumés fictifs des assistants d'eurodéputés du MoDem, a coûté à Mme Goulard sa place au sein de la nouvelle Commission européenne, proposée par Emmanuel Macron.

Dans l'affaire des assistants, l'ancienne eurodéputée a été mise en examen début décembre pour "détournement de fonds publics". Elle avait accepté cet été de rembourser 45.000 euros au Parlement européen concernant un assistant pour lequel elle n'avait pas pu fournir "de preuve de travail".

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : Francois Bayrou recoit Marine le Pen et Jordan Bardella
3min

Politique

Le sénateur PS Eric Kerrouche veut empêcher le RN de « violer la Constitution » pour en faire « un régime autoritaire »

Les sénateurs PS défendent une proposition de loi constitutionnelle qui limite strictement toute modification de la loi de 1958 au seul article 89 de la Constitution. Une réaction à un texte du RN sur l’immigration, qui reviendrait à transformer la France en « régime autoritaire, avec des mesures illibérales », selon le sénateur PS Eric Kerrouche.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
6min

Politique

Sébastien Lecornu aux sénateurs : « Je ne serai pas le premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella »

Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».

Le

France Macron
5min

Politique

« Demain soir, si tout va bien, Alfred Dreyfus sera général » : le Sénat s’apprête à voter un « texte très symbolique », malgré quelques difficultés…

Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.

Le