Syndicats : vers un front commun ?

Syndicats : vers un front commun ?

Réunis au siège de la CGT, ce lundi, les principaux syndicats vont se concerter sur une possible action commune contre la politique du gouvernement. À la veille de la grande journée de mobilisation des fonctionnaires, les discussions porteront sur les ordonnances reformant le code du travail, la fonction publique ou encore la jeunesse. 
Public Sénat

Par Helena Berkaoui

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« Faire converger tous les mécontentements » c’est l’objectif affiché de Philippe Martinez. Sur France Info ce matin, le leader de la CGT a précisé les desseins de la réunion prévue ce jour à 18 heures au siège de la centrale syndicale à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Une réunion qui intervient dans un contexte tendu. En effet, la direction de FO et de la CFDT ne s’étaient pas joints à l’appel à manifester contre les ordonnances en septembre dernier. Les deux syndicats participeront toutefois à la journée de mobilisation des fonctionnaires demain. Philippe Martinez juge cette décision « positive pour les salariés qui demandent l’unité syndicale. »

Le leader de FO, Jean-Claude Mailly, se dit « prêt à défiler avec tout le monde » si tant est « qu’on soit d’accord sur les objectifs. » Au micro de Jean-Jacques Bourdin (BFMTV/RMC), il précise sa position : pas de retrait global des ordonnances réformant le code du travail mais « le retrait des dispositions qu’on conteste. » Pour ce qui concerne, la réunion intersyndicale de ce jour, il juge que la programmation d’une «  journée unitaire » serait « pas mal. » Interrogé, sur les dates évoquées par la CGT – le « 19 ou le 20 octobre » -  Jean-Claude Mailly attend « la discussion de ce soir, » précisant toutefois qu'il « ne répond pas aux convocations. »

Les négociations autour de la réforme du code du travail « ne se joue(nt) pas principalement dans la rue » estime Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. « Nous irons ce soir à la réunion intersyndicale, mais nous irons pour regarder comment nous pouvons peser sur l’application de ces ordonnances dans les entreprises » a-t-il déclaré sur RTL ce matin. Si le ton du leader de la CFDT se veut prudent par rapport à l’initiative de la CGT, il précise que « si nous voulons peser ensemble sur la réforme de l’assurance chômage, sur la réforme de la formation professionnelle, je crois que nous avons intérêt à parler d’une seule voix. » Laurent Berger affirme qu’il ne se situe pas « dans un rôle de contestation » mais «dans un rôle de proposition. »

Dans ce climat de tensions sociales un séminaire gouvernemental a eu lieu hier (lire notre article). Le Premier ministre a tenté de désamorcer la situation ce matin au micro d’Europe 1. « Mon objectif n’est pas de déconsidérer les fonctionnaires » affirme Édouard  Philippe. Il a assuré que l’augmentation de la CSG sera complètement neutralisée » par un « versement de primes » et une diminution des « cotisations ou des contributions qui sont représentatives des cotisations salariales. » Pour autant le Premier ministre dit « assumer un certain nombre de mesures » notamment le rétablissement du jour de carence. Édouard Philippe estime que cette mesure « avait produit de remarquables résultats pour lutter contre l’absentéisme » lorsqu’elle avait été mise en place. Le Premier ministre s’est aussi exprimé sur la condition estudiantine. Il rencontre ce matin les deux principaux syndicats étudiants, l’UNEF et la Fage. Édouard Philippe a annoncé « des actions de prévention à mettre en œuvre mais aussi des actions de pouvoirs d’achat » sans pour autant détailler d’éventuelles mesures. 

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