Le président de la République a dévoilé ce jeudi 25 avril sa vision d’une « Europe puissance », à un peu plus d’un mois des élections européennes. Durant 1h45, Emmanuel Macron a égréné les grands défis du continent.
Trump fait la leçon à l’Europe
Par Julie Philippe
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Premier règlement de comptes en règle : l’OTAN. Pour le futur président, l’organisation est obsolète « parce qu’elle a été conçue il y a des années et des années ». Le futur président reproche également aux Etats membres de se reposer sur les Etats-Unis.
Angela Merkel en prend aussi pour son grade. Le milliardaire juge que la chancelière a commis « une erreur catastrophique » en accueillant les migrants. Trump s’engage toutefois à la rencontrer et déclare la « respecter ».
Sur le pan économique, Donald Trump a averti les constructeurs automobiles allemands : ils seront passibles de sanctions s’ils envisagent de produire des voitures au Mexique. BMW, qui souhaite y ouvrir une usine, a reçu un avertissement des plus clairs : « Je dis à BMW que s’ils veulent construire une usine au Mexique et vendre des voitures aux Etats-Unis sans y payer une taxe de 35%, ils peuvent oublier… ».
En réponse à ces critiques, le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel a estimé lundi que l'Europe devait faire preuve « d'assurance ».
De nouvelles alliances
Donald Trump tacle l’Allemagne, mais tend la main au Royaume-Uni. Qualifiant le Brexit de « succès », qui devrait inciter d’autres pays à imiter l’Angleterre, il espère conclure un accord commercial avec elle.
«Je suis un grand fan du Royaume-Uni, nous allons travailler très dur pour qu’il soit conclu rapidement et dans les règles », a-t-il affirmé. Une politique qui tranche avec celle de son prédécesseur. Barack Obama avait averti le Royaume Uni qu’il se retrouverait en mauvaise posture en cas de sortie de l’UE.
La proposition de Donald Trump a été accueillie avec enthousiasme par le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson : « C'est une très bonne nouvelle que les Etats-Unis veuillent conclure un bon accord commercial avec nous, et veuillent le faire rapidement ».
Outre le Royaume-Uni, Donald Trump tend la main à Moscou. L’homme d’affaire évoque une levée des sanctions, qui serait conditionnée à une réduction des armements nucléaires.
« Les sanctions font très mal à la Russie mais je pense qu'il peut se produire quelque chose qui sera profitable à beaucoup de gens ».
En réponse aux propos du futur président américain, le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a estimé lundi que « la meilleure réponse » à apporter par les Européens était d'afficher leur « unité ».
Pour Angela Merkel, les Européens ont leur destin « en main ».« Je vais continuer de m'engager pour que les 27 États membres travaillent ensemble vers l’avenir (...) face aux défis du 21e siècle », a-t-elle déclaré, lors d'une conférence de presse.