Ukraine : « Zelenski nous a dit qu’il ne négocierait pas avec Poutine », relate Jean-Louis Bourlanges
Invité de notre matinale, Jean-Louis Bourlanges est revenu sur la visite de la délégation de l’Assemblée nationale en Ukraine. Il a senti un Zelenski déterminé et voit dans les dernières déclarations de Vladimir Poutine se dessiner des positions « pas dénuées d’une volonté de solution rationnelle », tout en craignant qu’une telle proposition ne divise dans le camp occidental.

Ukraine : « Zelenski nous a dit qu’il ne négocierait pas avec Poutine », relate Jean-Louis Bourlanges

Invité de notre matinale, Jean-Louis Bourlanges est revenu sur la visite de la délégation de l’Assemblée nationale en Ukraine. Il a senti un Zelenski déterminé et voit dans les dernières déclarations de Vladimir Poutine se dessiner des positions « pas dénuées d’une volonté de solution rationnelle », tout en craignant qu’une telle proposition ne divise dans le camp occidental.
Louis Mollier-Sabet

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« Très impressionnant. » La visite en Ukraine de la délégation de l’Assemblée nationale présidée par Yaël Braun-Pivet a visiblement marqué les députés présents, et notamment le président de la commission des Affaires étrangères. « C’est toujours très impressionnant, cette longue nuit en train, puis on arrive dans un pays totalement en guerre et mobilisé, très accueillant. Zelensky était d’une absolue détermination. Il nous a dit qu’il ne négocierait pas avec Poutine. Avec les Russes oui, mais qu’il fallait qu’ils changent de gouvernement », relate Jean-Louis Bourlanges. « Les actions de Poutine l’ont discrédité comme interlocuteur. Mais si on attend un changement hypothétique de gouvernement sur lequel personne n’a prise en Russie, cela veut dire qu’on ne négociera pas avant très longtemps. En même temps, on ne voit pas sur quoi négocier », analyse, en bon centriste, le député MoDem.

« L’idée de Poutine est de diviser la communauté internationale »

Mais si certains ont vu une escalade dans le dernier discours « très violent et très dur » de Vladimir Poutine vendredi dernier, Jean-Louis Bourlanges y décèle des signaux plus complexes : « C’est très compliqué d’interpréter le discours de Poutine. Il s’est surtout tourné vers le peuple russe pour dire que la Russie avait réussi à tirer des avantages de la guerre avec ces 4 régions rattachées. ‘Nos enfants ne sont pas morts pour rien’, en quelque sorte. Cela peut être la base d’une négociation pour lui. » Et Jean-Louis Bourlanges d’ajouter : « Le discours de M. Poutine n’était pas dénué d’une certaine volonté de solution rationnelle. Il essaie de trouver une voie pour se sortir de l’impasse dans laquelle il s’est mise, en expliquant ‘on arrête les frais, on garde les quatre provinces et la Crimée et vous encaissez ça, sinon vous aurez froid.’ »

Une porte de sortie acceptable ? Pas pour l’Occident, d’après le président de la commission des Affaires étrangères, qui craint qu’une telle proposition ne divise les Européens et les Américains : « Cette proposition est inacceptable par l’Ukraine. L’idée de Poutine est de diviser la communauté internationale, et notamment des pays fragiles comme le nôtre avec des Poutiniens dans la population. On a le RN directement branché sur M. Poutine et chez LFI, même si c’est plus partagé, il y a quand même l’idée de ne pas aider militairement les Ukrainiens. »

Le député MoDem n’en démord pas, le RN, notamment, n’a jamais été « clair » dans sa relation au régime de Vladimir Poutine : « Le RN développe l’idée qu’il ne faut pas faire de sanctions parce qu’elles pénalisent les Français. Or il est clair que les Russes sont arrivés assez loin dans la privation. Ils détachent les puces sur le matériel ménager pour les affecter à des équipements militaires, il y a un extrême essoufflement de l’économie russe, qui est la conséquence des sanctions. L’essentiel c’est de continuer à asphyxier la haute technologie russe et d’alimenter l’Ukraine en armement, en munition. »

Dans tous les cas, Jean-Louis Bourlanges rejoint en dernière instance l’analyse de Volodymyr Zelenski, la solution passe probablement par une « alternance » russe, sous quelque modalité que ce soit : « La solution, c’est que les Russes changent de dirigeant. Ça existe. Un an après Cuba, les Soviétiques se sont débarrassés de Khrouchtchev. »

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