Un dîner autour d’Edouard Philippe déchire les sénateurs socialistes

Un dîner autour d’Edouard Philippe déchire les sénateurs socialistes

Organisé au Sénat en présence du Premier ministre et de plusieurs sénateurs socialistes, ce repas « secret » a mis le feu aux poudres, lors de la dernière réunion de groupe des socialistes.
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« Ca a chauffé ! » Après presque trois heures de discussions à huis-clos, les sénateurs socialistes sortent en ordre dispersé de la réunion de groupe du parti, ce mardi. Les visages sont fermés et les consignes ont été transmises : « aucun commentaire » lâche en filant Patrick Kanner, le président du groupe.  « Le linge sale, ça se règle entre nous. »

 Au cœur des échanges, un dîner « secret », il y a deux semaines à la questure du Sénat, entre une dizaine de sénateurs PS Macron-compatibles, des sénateurs RDSE et surtout le Premier ministre Edouard Philippe. Le questeur socialiste, Bernard Lalande, était aussi présent. Quant à Patrick Kanner, il n’était même pas au courant du dîner.

Cette réunion officieuse a fait bondir de nombreux sénateurs socialistes, au sein d’un groupe déjà très fragilisé. « 80% d’entre nous étaient surpris » raconte Rémi Ferraud, agacé. « C’est lamentable, » lâche dans une colère froide un autre sénateur, qui pointe du doigt la manœuvre : « Les radicaux veulent nous prendre ceux qui ont une sensibilité macroniste. » A la baguette, le nom de l’ancien patron des sénateurs socialistes Didier Guillaume, passé chez les RDSE, revient dans la bouche de plusieurs sénateurs. Il était aussi présent au fameux dîner et chercherait, selon ses détracteurs, à piocher dans l’aile droite du PS pour élargir le groupe des radicaux. Sollicité par Public Sénat, Didier Guillaume n’a pas donné suite.

Qui était présent lors de ce dîner ? Les noms n’ont pas filtré. « Il suffit de regarder ceux qui sont renouvelables » peste un sénateur. Simon Sutour affirme avoir été invité mais n’a pu s’y rendre. « En démocratie, on doit pouvoir discuter avec d’autres interlocuteurs » assure-t-il. L’argument est ainsi revenu à plusieurs reprises au cours de la réunion.

La réunion s’est visiblement terminée sans entente cordiale, sinon de façade. « No comment, on s’aime » sourit Xavier Iacovelli, sans perdre de temps.

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