Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Une candidature commune de Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel toujours possible ? « Evidemment ! », répond Adrien Quatennens
Par Romain David
Publié le
À pratiquement 200 jours du second tour de la présidentielle, les forces de gauche apparaissent très éparpillées avec au moins quatre candidatures différentes, des socialistes aux communistes, en passant par les écologistes et la France insoumise. « On a beaucoup discuté, beaucoup proposé. Il reste encore six mois avant l’échéance, j’ai bon espoir que les choses bougent encore », a confié mardi matin, au micro de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat, le député LFI Adrien Quatennens. Avant de concéder : « Il y a peut-être des dispersions inutiles que l’on aurait pu éviter ».
Sans le nommer, il évoque notamment la candidature de Fabien Roussel. Le député du Nord porte les couleurs du PCF pour 2022, alors que le parti avait pris pour habitude lors des dernières échéances présidentielles d’adouber Jean-Luc Mélenchon. « Je m’interroge toujours pour savoir pourquoi ce qui a été possible en 2012 et en 2017 avec le Parti communiste français ne le serait pas en 2022 », soupire le coordinateur de la France insoumise. Croit-il encore à une candidature commune entre Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel ? « Evidemment ! »
« J’espère qu’ils m’entendent », poursuit Adrien Quatennens. « La question posée aujourd’hui, c’est de savoir si c’est le bloc populaire qui garde la main pour une politique de rupture, ou un centre gauche reverdi, qui a par ailleurs déjà gouverné ce pays. » Evoquant les dernières enquêtes d’opinion, Adrien Quatennens estime que Jean-Luc Mélenchon a l’avantage à gauche pour prendre le leadership sur un éventuel rassemblement. « Jean-Luc Mélenchon est bien en avance dans cet espace politique. Et si le ticket d’entrée au second tour s’abaisse à la faveur de quelques évènements imprévus, alors il devient accessible », avance-t-il, toujours au micro de « Bonjour chez vous ». Il appelle donc les électeurs à soutenir l’avance de Jean-Luc Mélenchon, en vue de cet éventuel rassemblement : « Je dis aux électeurs, certes il y a beaucoup de candidats, mais regroupez-vous autour du vote efficace pour changer les institutions, répartir les richesses, faire la planification écologique !
La récolte « très laborieuse » des parrainages
Autre point sensible pour La France insoumise : la collecte des 500 parrainages, indispensable sésame pour pouvoir se présenter au scrutin des 10 et 24 avril prochain. Privé du soutien – et du réseau d’élus - des communistes, le parti doit donc redoubler d’effort pour franchir cette étape. « Ça avance, mais c’est toujours très laborieux pour une formation politique comme la nôtre qui n’est pas un parti structuré de longue date », admet Adrien Quatennens. Pour l’heure, LFI est « presque » à la moitié de la collecte, soit environ 250 signatures. Il leur reste jusqu’à la fin février pour doubler ce chiffre.