Une vie au service des autres : dialogue entre deux générations de maires

Une vie au service des autres : dialogue entre deux générations de maires

L'un est élu d'un village des Yvelines depuis 7 mandats, l'autre est maire d'une ville de Seine-Saint-Denis depuis un plus d'un an. Que partagent-ils ? De quoi est fait leur quotidien ? Entre "coup de blues" et dévouement, les similitudes entre ces deux engagements sont plus nombreux qu'on ne le croit.
Public Sénat

Par Priscillia Abereko

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Entre un maire qui découvre la fonction, et un autre à la tête de sa ville depuis 40 ans, le quotidien  n’est pas vraiment le même, ni tout à fait différent. D’un côté Jean-Louis Barthe, 7 mandats à la tête de la commune d’Ably, située dans les Yvelines. Pour lui la durée est un atout : « J’ai eu la chance d’avoir la confiance de mes citoyens renouvelée sept fois. Les gens ont apprécié le fait qu’on améliore au fur et à mesure les choses. Pour mener des projets à bien, il faut du temps ». Un investissement total et quotidien depuis qu’il est la retraite et pour lui « être maire est un métier ».

Du temps, Mohamed Gnabaly en manque. Depuis 1 an et demi, ce jeune chef d’entreprise est aussi le maire de l’Ile-Saint-Denis, une commune de 7 300 habitants. À 32 ans, il change plusieurs fois de casquette dans la journée : élu, entrepreneur et père de famille. Pour lui, « cela demande une très bonne organisation et une bonne logistique ». Des journées longues et prenantes, digne d’un véritable marathon, aujourd’hui il travaille « à peu près 75 h (…)  par semaine. J’ai deux enfants, un emploi très prenant et cette fonction de maire. Il faut pouvoir l’accepter ».


Un élu omniprésent


Jean-Louis Barthe, lui, a toujours le nez dans tous les dossiers communaux, et suit les dossiers dans les moindres détails. Définir le nombre de portes des logements sociaux, vérifier l’avancée des câblages internet de l’école primaire, coordonner la réparation de la dalle de la salle culturelle…rien ne lui échappe. Le maire d’Ably est sur tous les fronts. Une fonction « touche à tout », qui ne lui déplaît pas, bien au contraire : « c’est toute la journée comme ça, enfin pas tous les jours, il ne faut pas exagérer. Mais on passe du coq à l’âne de façon permanente oui ».


Mais être maire, ce n’est pas que gérer les affaires courantes. Il est également la figure qui apaise les douleurs au quotidien. Quels que soit les évènements, heureux ou malheureux, il est présent. Il est de toutes les noces et de tous les décès. Face au deuil, trouver les mots n’est pas chose aisée. Mohamed Gnabaly l’admet « on ne sait pas trop comment réagir face à ce type de situation ».

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Le doute parfois

« je n’ai pas encore vécu de moment où je me dis je pose l’écharpe et je dis stop, mais j’ai eu des moments de doute »


Parfois dans ces vies d’élu, le découragement guette. Le maire de l’Ile-Saint-Denis est catégorique, « je n’ai pas encore vécu de moment où je me dis je pose l’écharpe et je dis stop, mais j’ai eu des moments de doute où je me suis dit et tout ça pour quoi ? ». Un sentiment parfois au goût amer, très vite balayé. De ses 40 années à la tête de la commune d’Ably, Jean-Louis Barthe lui, tire avant tout beaucoup de satisfaction de ses mandats et a l’impression d’avoir été utile.


Éphémère pour les uns, plus long pour les autres, le mandat de maire s’est complexifié au fil du temps. Le maire d’Ably en est certain, le « métier » de maire, s’apprend : « autrefois, on pouvait devenir maire sans être préparé réellement à la tâche, ce qui était mon cas. Mais aujourd’hui, je pense que quelqu’un qui s’engage dans cette voie-là, c’est bien qu’il ait quelques connaissances, peut être plus développé que ce que j’avais moi quand j’ai commencé ».

Retrouvez l'intégralité de l'émission "Maire, le plus beau métier du monde ?" mercredi 22 novembre à 23h00.

 

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