Victoire de Giorgia Meloni en Italie : Gilles Platret (LR) « salue la décision du peuple italien »

Victoire de Giorgia Meloni en Italie : Gilles Platret (LR) « salue la décision du peuple italien »

Invité de la matinale de Public Sénat, le maire de Chalon-sur-Saône appelle à respecter le choix des électeurs italiens, qui ont accordé une majorité dimanche à la coalition pilotée par le parti postfasciste Fratelli d’Italia. Sans adouber le programme porté par cette alliance, notre invité dénonce les avertissements lancés par Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, quelques jours avant le scrutin, une « ingérence », selon lui.
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« Je n’ai pas plus d’inquiétude aujourd’hui que je n’en avais hier. » Invité à réagir à la victoire de Giorgia Meloni en Italie, le LR Gilles Platret a voulu minimiser l’impact de la recomposition politique en cours de l’autre côté des Alpes. Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, un parti postfasciste se retrouve aux portes du pouvoir dans la péninsule. La coalition de droite, emmenée par le parti d’extrême droite Fratelli d’Italia (FdI) de Giorgia Meloni, rassemblant la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi, a récolté plus de 40 % des suffrages lors des législatives de dimanche en Italie, ce qui devrait lui assurer la majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des députés qu’au Sénat.

« Très honnêtement, je ne sais pas si cette coalition va plus sauver l’Italie que la précédente. On avait déjà des mouvements d’extrême droite à l’intérieur. La Ligue faisait partie de la coalition qui a amené Monsieur Draghi à avoir une majorité », veut rappeler Gilles Platret au micro de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat. « J’ai lu les déclarations de la future Première ministre – parce que c’est ainsi que les choses vont se passer - notamment sur un passé fasciste italien dont elle a eu du mal à se détacher, en disant que Mussolini était le plus grand politicien de la dernière génération. J’avoue que cette déclaration est de nature à me troubler. Je ne crois pas qu’il soit un modèle politique, même si je le juge comme Français et pas comme Italien », poursuit le maire de Chalon-sur-Saône.

« Ursula von der Leyen a fait preuve d’ingérence dans ce débat national italien »

Gilles Platret a également tenu à fustiger les déclarations de Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, qui a évoqué la semaine dernière les « instruments » dont elle dispose pour entraver l’action du prochain gouvernement italien. Une référence à peine voilée aux sanctions déjà imposées par Bruxelles aux gouvernements polonais et hongrois ces dernières années pour avoir enfreint les règles européennes. Un « excès de pouvoir par rapport aux prérogatives qui sont les siennes », selon Gilles Platret. « Je salue la décision du peuple italien. Ce n’est pas un accord de principe sur le programme, mais on ne contraint pas un peuple. Ursula von der Leyen a fait preuve d’ingérence dans ce débat national italien », s’agace l’élu.

« On peut vouloir instaurer des garde-fous. Tout gouvernement est censé respecter les règles démocratiques, ce sera une vigilance sur celui-ci comme sur tous les autres en Europe. Mais brandir des menaces pour essayer d’influencer le scrutin, c’est quelque chose qu’il ne faut plus jamais faire. À mon avis, c’était un magnifique coup de pub pour la coalition qui va arriver au pouvoir », conclut notre invité. Ce lundi matin, les réactions de défiance se sont multipliées dans la classe politique européenne face aux résultats des législatives italiennes. « Bien évidemment, on sera attentif [avec] la présidente de la Commission européenne [Ursula von der Leyen], à ce que ces valeurs sur les droits de l’Homme, sur le respect des uns et des autres, notamment le respect du droit à l’avortement, soient respectées par tous », a notamment commenté la Premier ministre Elisabeth Borne sur BFM TV.

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