Selon un sondage Ifop, seuls 44 % des électeurs français prévoient de se rendre aux urnes le 9 juin. Dans un scrutin européen marqué par l’abstention, le vote des jeunes sera particulièrement scruté. En 2019, leur mobilisation tardive avait fait grimper le vote écologiste. Feront-ils mentir les sondages en 2024 ?
Violences : « Le gouvernement fait bouillir une marmite qui est en train d’exploser » estime Marc-Philippe Daubresse
Par Marion D'Hondt
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Concernant les événements qui ont émaillé la France ce week-end, le sénateur déclare que le pays « est dans un climat de guérilla urbaine » qui n’est pas terminé. En tant qu’ancien ministre de la Ville, il a des contacts avec les élus locaux qui lui font remonter que « ça chauffe dans les banlieues et dans les lycées. »
Marc-Philippe Daubresse constate deux types de Gilets jaunes dans sa circonscription du Nord : des retraités, classes moyennes, qu’il qualifie de « raisonnables » et des ouvriers en colère, qui ne sont « pas loin d’être violents. » Il s’inquiète que les casseurs, les Black Blocs, « soient en train de mobiliser une partie des Gilets jaunes. »
« Le gouvernement est responsable de ce qu’il est en train de se faire »
Sur l’audition de Castaner, le sénateur est sévère : le ministre « a géré les manifestations comme une fan zone et il s’est complètement planté. » Le sénateur considère que « au niveau des effectifs, c’était bon, mais qu’au niveau de la stratégie, c’est raté. » Il a pu constater que « les services de police ne comprennent pas les ordres qui leur sont donnés. »
« Il est temps de faire son examen de conscience »
Le sénateur considère que les ministres ne sont pas à la hauteur, ce qui s’explique par leur manque d’expérience. Pour la sortie de crise, les propositions vont dans tous les sens, c’est « le concours Lépine des mesures. » Pour le sénateur, « il faut annoncer l’annulation de la hausse des taxes, pas la suspension. » Le Sénat a déjà voté l’annulation (voir notre article), il suffit à l’Assemblée de voter conforme.
Le sénateur propose un Grenelle de la fiscalité qui « remettrait les corps intermédiaires et les syndicats dans la discussion. » Ce Grenelle s’attellerait aux retraités, aux personnes qui travaillent et au pouvoir d’achat des ménages. « Il faut revenir sur la hausse de la CSG et sur la suppression de la taxe d’habitation », « il faut un vrai plan de baisse de la dépense publique. »
« Emmanuel Macron écoute mais n’entend pas »
Sur la popularité du Président, le sénateur est inquiet, il « reçoit des mails qui demandent la destitution. » Il compare avec la situation d’impopularité de F. Hollande et de N. Sarkozy, même s’il « n’avait jamais vu ça. » La cause de cette colère serait « les attitudes arrogantes et méprisantes. […] Le Président Macron a un côté "je continue, je garde le cap", c’est ça que les gens lui reprochent. »
Le fait que le Premier ministre, Édouard Philippe, soit « entraîné dans la tourmente », est « significatif que les gens n’en peuvent plus. » Le silence du Président, qui ne s’est pas encore exprimé, « ressemble à un "je suis aux abris et je mets les fusibles en tête." » « Dans des circonstances où le pays a peur, le Président doit s’exprimer » conclut le sénateur.