Voies sur berges: le ton s’adoucit entre Paris et l’IDF, les divergences demeurent

Voies sur berges: le ton s’adoucit entre Paris et l’IDF, les divergences demeurent

Sur la piétonnisation des berges de Seine, le ton a semblé s'adoucir mardi entre Valérie Pécresse et Anne Hidalgo dans ce dossier...
Public Sénat

Par Fabienne FAUR

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Sur la piétonnisation des berges de Seine, le ton a semblé s'adoucir mardi entre Valérie Pécresse et Anne Hidalgo dans ce dossier polémique, mais les divergences demeurent entre la présidente LR de la région Ile-de-France et la maire PS de Paris.

"C'est une main tendue. Nous voulons sortir de la crispation", a lancé mardi la présidente de la région-capitale lors d'une conférence de presse consacrée à la fermeture aux voitures, depuis l'automne, des voies sur berges rive droite au centre de Paris.

Valérie Pécresse y a détaillé des scénarios alternatifs et des "mesures compensatoires" destinés à fluidifier le trafic automobile dans la capitale, au nom des Franciliens qui y roulent chaque jour et souffrent selon elle d'embouteillages croissants.

"L'objectif de la Ville de Paris est légitime, c'est son projet", a insisté la présidente de région, fer de lance depuis des mois de l'opposition à la maire de Paris.

Mais, à ses yeux, le "problème, c'est la méthode". "Va-t-on trop brutalement vers une fermeture qui crispe tous ceux qui n'ont pas d'autre choix, ou essaye-t-on d'aller vers une solution plus apaisée",qui ne "dise pas aux banlieusards, +débrouillez-vous+!".

"Chacun doit faire un pas vers l'autre", a plaidé l'élue LR.

La responsable francilienne a ainsi dévoilé deux scénarios alternatifs à la mesure, qui seront proposés aux parties prenantes (préfecture de police, Ville de Paris, Métropole du Grand Paris). Ils réintroduisent toutes deux les voitures sur les berges, soit sur une voie "apaisée" à 30km/h sur le quai bas, soit une voie classique à 50 km/h avec deux voies à 30 km/h sur le quai haut.

- "Revirement salutaire" -

Bus électrique sur les quais hauts, création de parking relais dans Paris, renforcement de ceux de banlieue, navette fluviale, ou encore "carrefours intelligents" fluidifiant le trafic, Valérie Pécresse a aussi exposé 12 "mesures compensatoires", d'un coût de 50 millions d'euros, financées par la Région et le Stif (Syndicat des Transports d'Ile-de-France).

C'est un "revirement salutaire", a salué Christophe Najdovski, adjoint parisien EELV chargé des Transports, voulant voir dans ces propositions "une attitude désormais constructive de l’exécutif régional".

La présidente du Conseil régional "sort de l’opposition systématique, elle ne remet plus en cause le projet en lui-même", a-t-il estimé.

Avant de réfuter illico quelques propositions de la Région.

Remettre les voitures sur les quais bas ? "Ce n'est pas envisageable". Allonger la période d'observation ? "Ville et préfecture se sont engagées pour six mois. Toute manoeuvre pour repousser la décision serait dilatoire".

S'il a salué certaines propositions régionales, l'élu écologiste a affirmé qu'elles "rejoignaient très largement celles que nous faisions depuis des mois" (navettes fluviales, parcs relais, etc). "Mais améliorons d'abord l'existant", comme le développement du vélo et bus électrique sur les quais hauts, a-t-il glissé.

M. Najdovski a également salué l'offre régionale de financer la lutte contre le bruit et des "carrefours intelligents" sur les quais hauts. "La réduction du bruit est un point essentiel à nos yeux. Plus nous serons nombreux à nous impliquer, mieux ce sera", a-t-il dit.

La Ville a par ailleurs annoncé que l'inauguration officielle du "nouveau Parc des Rives de Seine", associant rive gauche et rive droite, aurait lieu le dimanche 2 avril.

"Après le succès de la fréquentation des berges rive gauche -- 6 millions de promeneurs en 3 ans -- ce sera l’occasion pour tous les Franciliens et les visiteurs, déjà très nombreux sur les quais depuis le retour du soleil, de pouvoir découvrir l’ensemble des aménagements de loisirs, de sports et de végétalisation" sur les berges, selon la mairie.

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