Cinq ans de sursis pour le Glyphosate

Cinq ans de sursis pour le Glyphosate

Les États membres de l’Union européenne ont voté la réautorisation du glyphosate pour cinq ans, ce lundi, à Bruxelles. La France a, elle, voté contre le renouvellement de cette substance soupçonnée d’être cancérogène pour l’homme.
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui (avec AFP)

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les États membres ont tranché. La licence du glyphosate est prolongée de cinq ans dans l’Union européenne. La France a voté contre le renouvellement de cette substance soupçonnée d’être cancérogène pour l’homme. Après six reports de vote et deux ans de négociations, la décision est prise.

L’Italie, l’Autriche, la Belgique et la France ont voté contre la réautorisation du glyphosate. Dix-huit pays ont voté en faveur de la proposition de l'exécutif européen, neuf s'y sont opposés et un pays s'est abstenu, permettant d'atteindre la majorité qualifiée requise, contrairement à un premier vote début novembre.

L'Allemagne, un poids lourd démographique, a contribué à faire pencher la balance en faveur d'une nouvelle autorisation.

L'Allemagne, qui s'était abstenue au tour précédent, a voté pour, après avoir demandé des modifications au texte proposé en lien avec des restrictions sur l'usage privé du glyphosate et le respect de la biodiversité, selon une source proche du dossier. Ce changement dans la position de l'Allemagne, un poids lourd démographique, a contribué à faire pencher la balance en faveur d'une nouvelle autorisation.

Ce principe actif présent dans l’herbicide le plus utilisé au monde – le Round Up commercialisé par Monsanto – est sur le devant de l’actualité depuis quelques mois. En cause : la dangerosité de cette substance. En mars 2015, d’une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait classé le glyphosate parmi les substances cancérogènes « probables chez l’homme. » Plus récemment, une longue enquête du journal Le Monde mettait à jour de possibles conflits d’intérêts entre le géant de l’agrochimie, Monsanto, et les agences de régulations chargées d’évaluer la dangerosité du glyphosate. À noter que quelque 8.000 tonnes de Round Up sont vendues en France tous les ans.

Alors que la licence qui permet l’utilisation du glyphosate dans l’Union européenne arrive à son terme le 15 décembre, les États membres ont tranché. La Commission européenne avait précédemment revu sa copie en proposant un renouvellement de la licence du glyphosate pour cinq ans et plus dix ans. L’instance européenne avait besoin d’une majorité qualifiée rassemblant au moins 55 % des États membres et représentant au moins 65 % de la population européenne.

La Commission va maintenant adopter une décision avant que l'autorisation actuelle n'expire le 15 décembre. Si le vote en appel de lundi avait aussi enregistré une impasse, c'est l'exécutif européen qui aurait dû trancher.

Dans la même thématique

Majorité numérique à 15 ans : « La problématique, c’est le système pour vérifier l’âge »
5min

Société

Majorité numérique à 15 ans : « La problématique, c’est le système pour vérifier l’âge »

Dans son discours sur l’Europe à la Sorbonne, Emmanuel Macron a appelé à reprendre le contrôle sur les contenus en ligne et à protéger la jeunesse des contenus dangereux. Pour Olivia Tambou, maître de conférences, la clé d’une telle réglementation au niveau européen réside dans la vérification de l’âge. La sénatrice Catherine Morin-Desailly appelle à une réflexion plus globale sur les usages et la formation.

Le

Police operation de lutte contre les depots sauvages a Nice
5min

Société

Couvre-feu pour les mineurs : quel pouvoir pour les maires ?

La décision de Gérald Darmanin d’instaurer un couvre-feu pour les mineurs en Guadeloupe inspire les maires de métropole. À Béziers, la mesure est en vigueur depuis lundi. À Nice, Christian Estrosi songe aussi à la mettre en place. Dans quelle mesure les maires peuvent-ils restreindre la liberté de circuler ?

Le

Manifestation contre les violences sur les mineurs, Toulouse
4min

Société

Relaxe d’un homme accusé de violences familiales : le droit de correction invoqué par les juges est « contraire à la loi »

Ce 18 avril, la cour d’appel de Metz a relaxé un policier condamné en première instance pour des faits de violences sur ses enfants et sa compagne. Dans leur arrêt, les juges ont indiqué qu’un « droit de correction est reconnu aux parents ». Une décision qui indigne la sénatrice Marie-Pierre de la Gontrie, rapporteure d’une proposition de loi qui interdit les « violences éducatives » depuis 2019.

Le