Les États membres ont tranché. La licence du glyphosate est prolongée de cinq ans dans l’Union européenne. La France a voté contre le renouvellement de cette substance soupçonnée d’être cancérogène pour l’homme. Après six reports de vote et deux ans de négociations, la décision est prise.
L’Italie, l’Autriche, la Belgique et la France ont voté contre la réautorisation du glyphosate. Dix-huit pays ont voté en faveur de la proposition de l'exécutif européen, neuf s'y sont opposés et un pays s'est abstenu, permettant d'atteindre la majorité qualifiée requise, contrairement à un premier vote début novembre.
L'Allemagne, un poids lourd démographique, a contribué à faire pencher la balance en faveur d'une nouvelle autorisation.
L'Allemagne, qui s'était abstenue au tour précédent, a voté pour, après avoir demandé des modifications au texte proposé en lien avec des restrictions sur l'usage privé du glyphosate et le respect de la biodiversité, selon une source proche du dossier. Ce changement dans la position de l'Allemagne, un poids lourd démographique, a contribué à faire pencher la balance en faveur d'une nouvelle autorisation.
Ce principe actif présent dans l’herbicide le plus utilisé au monde – le Round Up commercialisé par Monsanto – est sur le devant de l’actualité depuis quelques mois. En cause : la dangerosité de cette substance. En mars 2015, d’une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait classé le glyphosate parmi les substances cancérogènes « probables chez l’homme. » Plus récemment, une longue enquête du journal Le Monde mettait à jour de possibles conflits d’intérêts entre le géant de l’agrochimie, Monsanto, et les agences de régulations chargées d’évaluer la dangerosité du glyphosate. À noter que quelque 8.000 tonnes de Round Up sont vendues en France tous les ans.
Alors que la licence qui permet l’utilisation du glyphosate dans l’Union européenne arrive à son terme le 15 décembre, les États membres ont tranché. La Commission européenne avait précédemment revu sa copie en proposant un renouvellement de la licence du glyphosate pour cinq ans et plus dix ans. L’instance européenne avait besoin d’une majorité qualifiée rassemblant au moins 55 % des États membres et représentant au moins 65 % de la population européenne.
La Commission va maintenant adopter une décision avant que l'autorisation actuelle n'expire le 15 décembre. Si le vote en appel de lundi avait aussi enregistré une impasse, c'est l'exécutif européen qui aurait dû trancher.