Des démocrates contre le parti... démocrate
Sur les réseaux sociaux, des soutiens radicaux de Bernie Sanders, les « Bernie bros », intimident tous ceux qui barrent la route de leur candidat. Comment expliquer cette virulence au sein d’un même camp ? Pour la journaliste Anne Toulouse, elle est le symptôme d’une opposition entre « l’establishment » démocrate et la nouvelle aile socialiste du parti. Persuadés que Sanders ne peut pas l’emporter contre Trump, les « modérés » multiplient en effet les attaques contre le sénateur du Vermont. De l’autre côté, ayant déjà fait les frais d’une telle stratégie en 2016, les soutiens de « Bernie » radicalisent leur critique du parti.
Des démocrates contre le parti démocrate - Anne Toulouse
Une violence inédite ?
Le parti démocrate est-il donc sur le point d’exploser ? Bien que tous les candidats démocrates aient assuré qu’ils soutiendraient le vainqueur des primaires peu importe leurs différents, la violence des attaques interroge. Même si elle fait elle-même le constat de cette violence, Anne Toulouse rappelle pourtant que le parti démocrate n’en est pas à sa première guerre interne. En 1968 déjà, la convention d’investiture avait provoqué des émeutes.
Une violence inédite ? - Anne Toulouse
Mais si le parti ne risque pas l’explosion, quel est le véritable impact de cette ambiance de défiance qui règne entre Biden et Sanders ?
Un tapis rouge pour Donald Trump
Les deux rivaux démocrates se livrent à de la negative campaign censée démontrer lequel d’entre eux est le plus apte à battre Donald Trump. Cette stratégie est-elle pertinente ? Pour l’historien François Durpaire, elle est au contraire une aubaine pour le président sortant qui n’aura plus qu’à y piocher des arguments pour décrédibiliser son futur opposant. Et l’histoire américaine confirme cette observation : le gagnant des primaires est bien souvent le candidat du camp adverse.
Un tapis rouge pour Donald Trump - François Durpaire